LES PROBLEMES MORAUXOn ne pourra jamais supprimer la notion de la responsabilité parmi les hommes, ni détourner le regard des obligations graves que la personne a contractées envers Dieu, envers lui-même et sa société, et les considérer comme dénuées d’importance. L’homme ne peut se passer de ses semblables et de la vie collective. Et puisque les rapports entre les individus donnent lieu à des droits, les hommes sont obligés de se plier à une série de règles pour éviter les affrontements et les dissensions et grâce à la coopération et à la solidarité, profiter chacun du fruit du travail de l’autre. Ce faisant, le terrain s’aplanit pour la résolution des problèmes. L’accomplissement du devoir et de la responsabilité sociale, bien que difficile, requiert sacrifices et peines ardues. Et l’homme, bien que désirant goûter au bonheur et à ses délices sans grande peine, doit savoir que le bonheur ne croît qu’à l’ombre de l’accomplissement des devoirs quels qu’ils soient. On a dit à juste raison que le bonheur est la récompense de l’accomplissement du devoir. L’homme prend aussi sur lui une partie de la responsabilité des autres, en ce sens qu’un manquement au devoir entraîne un effet négatif sur le moral d’autrui. Le bonheur de la société est plus précieux que celui de l’individu, celui-là est la base de celui-ci. Toute atteinte aux droits de la société contrarie l’esprit de justice sociale et provoque un déséquilibre dans le système entier. Il appartient à chaque individu de respecter la vie, la liberté et l’honneur de ses semblables. Ceux qui se soumettent de bonne grâce à l’accomplissement de leur devoir, et paient ainsi leur tribut à Dieu et à la société, contribuent en fait à élever le niveau de bonheur collectif Cela les aide à progresser et à réussir leur vie; ils gagnent ce faisant la confiance de tous. Samuel Smiles écrivait à ce propos: «Les responsabilités sont des dettes retombant sur les épaules de l’homme. Quiconque veut se mettre à l’abri de l’humiliation du discrédit et de l’abattement moral, doit honorer sa dette. Cela n’est possible que par le sérieux, l’effort et le travail continu. L’exécution des devoirs est ce qui occupe le plus l’homme dès son enfance et jusqu’à sa mort. Plus il a de capacités et d’énergies, et plus on attend de lui qu’il agisse utilement pour soi-même et pour ses semblables. Le sentiment de cette responsabilité nait du sens de la justice, non pas seulement en tant que croyance inculquée, mais comme règle générale de sa vie se manifestant dans la maîtrise de sa volonté, de ses actes et de son comportement.
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