LES PROBLEMES MORAUX



Hâfiz de Chirâz, le grand poète iranien dit en substance:

«Oppose-leur ton bon caractère et tu en feras des amis, l’homme intelligent ne chasse que par ce moyen.»

La gentillesse est la clef de l’attirance, et le mauvais caractère n’entraîne que l’antipathie. En examinant plus attentivement nos relations, nous voyons pourquoi certains de nos amis nous sont plus intimes que d’autres.

Un intellectuel occidental relate son expérience personnelle à ce sujet:

«J’avais décidé de vérifier en moi- même le pouvoir de la gaieté et de la bonne humeur, alors que je me trouvais depuis quelque temps, abattu et triste. J’avais remarqué souvent que la douceur et le dynamisme des gens que je rencontrais se transmettaient à moi, et je me suis demandé si je pouvais moi-même avoir par mon comportement une telle influence sur les autres. Je ne cessais de me répéter cette résolution de garder toujours une apparence souriante, et je m’efforçais de me persuader que j’étais un homme très chanceux. Comme fruit de cette auto- suggestion, je ressentais un soulagement, et j’étais envahi d’une joie profonde comme s’il me poussait des ailes, et tout autour de moi me paraissait baignant dans la félicité et l’optimisme.»

Et quand il m’arrivait de rencontrer des visages marqués par les tourments et l’agitation intérieure, j’étais navré de ne pouvoir leur communiquer une parcelle de la lumière qui inondait mon coeur...

J’entrai une fois dans le bureau où je travaillais, et saluai le comptable avec un empressement dont je n’aurais jamais fait preuve avant ma décision, quand bien même il m’aurait sauvé la vie. Le comptable ne put se retenir de se montrer à son tour chaleureux et affectueux, ce qui confirmait mon attente.

Le chef de la société commerciale qui m'employait était un de ces hommes qui se dévouent à leur tâche sans même jeter un seul regard à ce qui se passe autour d’eux. Il était d’un caractère dur. Il me réprimanda ce jour-là au sujet de mon travail d’un ton tel quejen’aurais jamais supporté,car j’avais les nerfs à fleur de peau, et des réactions violentes. Mais puisque j’étais résolu à garder mon calme, je lui répondis si poliment qu’il changea d’humeur.

Cet événement était le second de la journée où j’ai tâché de garder une apparence gaie jusqu’au soir.

J’adoptai la même attitude au sein de la famille chez qui j’étais en pension. Le résultat en fut que je constatais des signes d’affection et de bonté dans les visages où ne se lisaient auparavant que froideur et indifférence.



back 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 next