LES PROBLEMES MORAUXNous voyons alors qu’ils appréhendent rapidement le sens de la justice. Evidemment, chacun d’eux aspire à jouir égoistement du plaisir de se servir à lui seul de la bicyclette. Mais ce qui est surprenant, c’est l’empressement avec lequel ils adhèrent à la proposition des aînés parmi eux, que chacun doit attendre son tour. Je ne crois pas que le sens de lajustice soit inhérent à l’homme; qu’il soit inné en lui, mais quand j’ai vu avec quelle vitesse il se développe chez l’enfant, je n’ai pu contenir mon étonnement. Bien entendu il faut que la justice soit réelle et ne favorise pas un enfant au détriment d’un autre. Si vous avez au fond de vous une préférence pour un des enfants, il faut veiller à ce que ce sentiment ne vous entraîne à vous montrer injuste dans la joie et la gaieté que vous leur prodiguez. Un principe général évident est que lesjouets doivent servir équitablement à tous.L’effort pour inculquer l’amour de la justice à l’enfant par toutes sortes d’exercice moral est inutile.»125 Citons encore ici une parole appropriée du Prophète de l’Islam: «Craignez Dieu, et soyez équitables envers vos enfants comme vousmêmes aspirez à ce qu’ils vous marquent tous de l’affection.»126 Dans une recommandation faite à Mohammad ibn Abi Bakr qu’il avait nommé au poste de gouverneur de l’Egypte, l’Imam Ali dit: «Baisse sur eux l’aile de la protection, sois doux et bienveillant envers eux, et sois équitable dans le temps d’audience que tu leur accordes et le regard que tu leur portes afin que les grands désespèrent de trouver en toi un soutien à leur penchant despotique, et que les faibles ne perdent espoir en ton équité et en ta justice.»127 Les Apôtres de Dieu sont les piliers de la justice et les modèles de la perfection et de l’accomplissement de l’humanité. A l’époque du califat d’Ali, son frère Aqil, vint le voir. Après s’être plaint des difficultés et de l’extrême pauvreté de sa famille, il demanda avec insistance à son frère aîné qu'il lui accorde l’équivalent de trois kilogrammes de blé, en plus de sa part fixée équitablement par l’Imam entre les musulmans.
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