LES PROBLEMES MORAUXLes actes des cupides et des convoiteurs entraînent toute une série de malheurs et d’échecs pour leur entourage. 11s cherchent à s’assurer leurs besoins sans respecter les principes de la justice, sans se douter qu’ils poussent les autres vers une pauvreté fatale. Ils détiennent sous leur emprise des trésors qu’ils cherchent à faire grossir encore. Ce sont eux qui sont à l’origine des crises économiques et de la paupérisation générale. Certains pensent que la richesse est la plus grande source de l’activité et lui accordent une grande importance. Ce sont les pauvres qui ont accompli les travaux les plus gigantesques dans l’histoire du monde. La plupart des inventeurs, des écrivains sont d’origine modeste. L’accumulation de la richesse est nuisible en général. Elle pollue les esprits, en raison des vices qui lui sont inhérents. Certains jeunes perdent de leur motivation jusqu’au sens du travail quand ils héritent brusquement d’une fortune colossale. Ils glissent ainsi peu à peu vers l’indiscipline, gaspillent leur vie dans les divertissements et les jeux, et se désintéressent du cours de leurs études. Une personnalité de marque rendit un jour visite à Epictète. Le célèbre philosophe grec avait des doutes sur les intentions de son hôte, il l’accueillit froidement et lui dit: «Vous n’êtes pas venu pour apprendre les règles et fondements de la sagesse, mais pour dénigrer ma façon de vivre.» «Si j’avais été en quête du savoir comme vous dites, je serais devenu un pauvre comme vous, sans or ni argent, sans maison, sans terre, sans domestique...» Le philosophe répondit: «Je ne me soucie guère de tout cela. Bien qu’en apparence je sois pauvre, vous êtes au fond, bien plus pauvre que moi. La différence est que je n’ai pas besoin de protecteur et de serviteurs. Je suis par conséquent plus riche et plus puissant que vous. Je ne me soucie pas de ce que César pense de moi du bien ou du mal, et je ne cherche nullement pour cela à le flatter ou à me montrer obséquieux à son égard. A la place d’une vaisselle en or et en argent, j’ai l’indépendance d’esprit et je me contente de ce que j’ai, alors que toute ta pensée est concentrée sur ta vaisselle. Mes pensées sont pour moi un vaste territoire aquel je consacre ma vie dans la joie et la gaieté, pendant que vous perdez la votre dans l’agitation et le désoeuvrement. Tout ce que vous possédez me semble peu. Et ce que je possède est plus grand. Car vos besoins, vos espoirs et vos désirs ne sont pas comblés, alors que tous mes besoins sont satisfaits et que je parviens à mes voeux et désirs par mon intelligence.» Il faut se fier à la science, et non à l’or et à l’argent qui sont les soutiens de l’ignorant. Sans doute, la vie est faite à parts égales de joie et de peine. Chaque homme les a en lot dès sa naissance, quelle que soit sa condition sociale. Mais nous pouvons affirmer que les biens dépassant nos besoins ne jouent pas de rôle dans notre bonheur.
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