LES PROBLEMES MORAUX



Tout comme l’optimiste répand l’optimisme et l’espoir autour de lui, le pessimiste transmet à son entourage la consternation, l’abattement et le désespoir, et les frustre du flambeau qui illumine la voie des aspirants à l’éternité.

Les effets négatifs du pessimisme ne se font pas sentir seulement au niveau psychique, mais également au niveau somatique. Ils retardent même la guérison de certaines maladies. Un grand médecin a dit:

«Le traitement d’un malade qui marque de la méfiance à l’égard de tout et de tous est de loin plus difficile que d’essayer de sauver une personne qui veut se suicider en se jetant dans la mer. Donner des médicaments à des malades souffrant d’inquiétude et d’affliction permanentes revient à verser de l’eau dans l’huile brûlante. Pour que le remède agisse, il est nécessaire que le patient présente un moral confiant, assuré et calme.»

L’homme souffrant de la méfiance morbide, et de susceptibilité a tendance à l’isolement et à fuir carrément les fréquentations. Dans cet état, il détruit peu à peu ses aptitudes aux progrès et se confinera à une vie morne et insatisfaisante. La susceptibilité, la méfIance et la mauvaise opinion à l’égard des gens sont des facteurs du suicide.

A quelque catégorie de la société que nous portons le regard, nous constaterons que la plupart des propos des gens entre eux reflètent la mauvaise opinion qu’ils se font réciproquement sans raison valable, et sans prendre la précaution de s’informer. Ils portent des jugements catégoriques sur autrui, en dépit de toute la faiblesse de leur esprit.

Ils se hâtent d’émettre leur opinion sans réfléchir un tant soit peu, au point que souvent leur parole expriment plus leurs propres défauts que ceux des personnes qu’ils prétendent dénigrer. Ce grand défaut rompt les liens de la concorde et de l’union, et fait perdre aux hommes la confiance entre eux, et les corrompt moralement et spirituellement.

La plupart des cas d’inimitié, de colère et de rancune portant préjudice aux individus et à la société, résultent de la susceptibilité et de la mauvaise opinion à l’égard d’autrui. Ce défaut s’insinue dans toutes les couches de la société et se retrouve même chez les hommes de science et les penseurs. De grands savants ont tout au long de l’histoire été victimes de ce défaut qui leur a fait commettre des erreurs irréparables. Et plutôt que de servir la société, ils ont oeuvré à la rendre plus confuse, lui infusant leur poison dans les artères.

Certains ont été effrayés par la perspective de l’explosion démographique, de la pauvreté et de la misère, au point de déclarer licite tout ce qui pourrait réduire la présence humaine comme les guerres, l’assassinat. Si tous les hommes se laissaient persuader par de telles idées, il n’y aurait plus sur terre de vestige de civilisation.

Un philosophe pessimiste- type fut Aboul Alâ al Maari. Il ne voyait rien d'autre dans la vie que douleur et châtiment, et recommandait aux hommes de ne pas se marier et de ne pas se reproduire, afin de cesser le cycle des châtiments des générations. Dans son testament, il demandait que l’on gravât les vers suivants, sur sa tombe:

«Tel est le crime que commit mon père envers moi,je meurs pour ma, part sans avoir nui à personne!»



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