LES PROBLEMES MORAUX



L’homme qui aspire à la célébrité finit par avoir une colonne vertebrale, molle et souple pouvant faire des courbettes, à l’odeur d’un quelconque avantage.

Une célébrité obtenue par la ruse, et la tromperie, par la parole flattant, les désirs du peuple ou pire encore, par le fait de tirer profit des rivalités sociales; est vile et méprisable aux yeux des hommes de vertu, et ne confère aucune dignité.

La sincérité et la loyauté sont des signes d’humanisme et de conscience libre, et sont les qualités les plus nobles. Procédant d’une âme immaculée, elles créent l’union et la force au sein de la communauté. Il est naturel que l’homme accorde plus de prix à une amitié sincère qu’à des amis douteux, et cette amitié est proportionnelle à sa haine envers les imposteurs.


Détruisons les foyers de l’hypocrisie.

A l’avènement de l’Islam, quand le parti des hypocrites vit cette nouvelle religion se répandre avec fulgurance, il craignit, plus que tous les autres opposants, pour sa position, dangereusement mise en péril, et commença à saper les fondements de l’organisation islamique.

Les hypocrites donnaient en apparence leur parole à l’Envoyé de Dieu- que la paix soit sur lui et sur ses descendants- mais ils ne la respectaient pas dans leurs actes; ils prenaient les croyants en dérision. Ces hypocrites qui formaient une minorité corrompue d’agitateurs dépourvus de toute moralité, ne supportaient pas la vue de la masse des croyants obéissant avec zèle au Prophète- que la paix soit sur lui et sur ses descendants-.

A leur tête, il y avait Abou Amer ar-Râheb, qui était avant l’hégire du Prophète, le chef de file des Gens du Livre à Médine, et qui à ce titre avait acquis autorité et réputation parmi les peuplades.

Avant l’arrivée du Prophète à Médine, Abou Amer était l’annonciateur de la bonne nouvelle de l’Hégire, et quand le Prophète entra à Médine, Abou Amer fut le premier à se convertir. Mais quand il se rendit compte qu’il perdait son rang social avec l’influence croissante du Prophète, il ne put se résigner, se rendit à la Mecque et se joignit aux Polythéistes dans les batailles de Badr et de Ohod(60). Plus tard, il s’enfuit à Byzance, d’où il dirigea des complots contre l’Islam. Il ordonna à ses partisans d’édifier une mosquée à Médine, chose impossible, sans l’autorisation préalable du Prophète. Ils envoyèrent alors un des leurs, auprès du Messager de Dieu, pour obtenir son aval...

Quand le Prophète revint de l’expédition de Tabouk,61 ils l’invitèrent à venir inaugurer la mosquée.
Ils espéraient ainsi parvenir à réaliser leurs desseins funestes. Mais Dieu en informa Son Messager, lui interdit de s’y rendre et ordonna la destruction du temple baptisé Masjid al-Dharrâr:

«Rien d’autre, en vérité: que peuplent les mosquées de Dieu ceux qui croient en Dieu et au Jour dernier, et établissent l’Office, et acquittent l’impôt, et ne craignent que Dieu: il se peut que ceux- là soient du nombre des biens guidés.»62



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