LES PROBLEMES MORAUX



Le besoin de conquérir la confiance d’autrui est nécessaire, et exige que l’on prenne en compte l’importance de la bonne opinion envers les autres, cette règle jouant un rôle direct dans le bonheur individuel et collectif. Le degré de confiance règnant entre les individus indique le degré de cohésion et de progrès social. Quand la confiance fait totalement défaut, la société entre dans la décadence et la dégradation. La bonne opinion entre les gens engendre la coopération, la collaboration et la confiance mutuelle. On peut vivre dans une coexistence pacifique si les rapports sont régis par la concorde alliée à la confiance, mais sans cette dernière et dans un climat de susceptibilité, on ne saurait parvenir à l’entente, chacun se montrant critique envers son voisin. Il est établi qu’une telle société ne sera société qu'au sens apparent et formel, sans effet réel utile. On a dit à raison que la bonne opinion entre les gens est une manifestation de la foi, et rien ne peut se faire sans la foi et l’espoir.

Plus grande sera la confiance envers les gens, et plus forte sera celle des gens envers nous. Cette loi est vérifiée dans toute forme de société. Mais n’oublions pas qu’il y a une grande différence entre l’optimisme et la crédulité. Se faire une bonne opinion ne signifie pas se soumettre entièrement à n’importe qui, ou à obéir aux autres sans réfléchir sur leurs intentions, ou encore sans les examiner dans leurs actes. Et partant nous n’avons pas à généraliser cette règle aux gens qui sont des délinquants notoires.

En un mot cette règle de la bonne opinion n'est pas un principe excluant toute particularité, et n’est pas applicable à l’ensemble des individus et en toutes circonstances. Quelle que soit notre bonne opinion des gens, et notre volonté de ne voir dans leurs actes que la concrétisation de bonnes intentions, nous ne devons pas en perdre de vue les conséquences et devons faire preuve de prévention et de perspicacité.

L’Islam recommande l’optimisme:

En répandant ses enseignements, la doctrine islamique a semé au plus profond des coeurs des croyants la graine de l’optimisme et de la candeur, créant ainsi les conditions favorables à l’épanouissement de la société.

Le noble Prophète- que les salutations et les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille avait cette qualité si développée en lui que les hypocrites y voyant une faiblesse, le lui reprochèrent comme le rapporte le Coran:

«Et il y a parmi eux ceux qui tourmentent le Prophète et disent: ‘Il est tout oreille’, Dis: 'Tout oreille au bien pour vous, il croit en Dieu, et fait créance aux croyants’...»15

L’Islam enjoint aux musulmans de faire règner la bonne opinion entre eux, les uns envers les autres, et à considérer leurs actes respectifs, d’abord comme des actes guidés par la bonne intention, ou du moins à les supposer tels. Nul n’a le droit de mésinterpréter l’attitude d’un musulman à moins d’avoir des raisons ou des témoins à preuve.

L’Emir des Croyants, Ali- que la paix de Dieu soit sur lui- a dit:

«Tiens les actes de ton frère pour bons, jusqu' à ce que te vienne la preuve de ce qui t’en rendais perplexe. Et ne pense pas en mal d’une parole sortie de la bouche de ton frère, quand tu peux lui trouver une bonne interprétation.»16

La bonne opinion à l’égard d’autrui attire amitié et affection.



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