LES PROBLEMES MORAUXReconnaissons que la résolution de beaucoup d’énigmes stupéfiantes de la nature, et la multiplication des moyens du bien-être à notre époque, n’ont pas suffi pour susciter l’avènement d’une vie sans inquiétude et sans agitation. Non seulement, elles n’ont pas pu réduire les douleurs de la vie, mais elles ont aussi ajouté à l’humanité un train nouveau de soucis, de manies et de troubles. Par conséquent, pour se prémunir contre les frustrations incessantes de la vie, et pour écarter le voile obscur qui tend à envahir notre âme, nous éprouvons un besoin impérieux de pensées claires. La pensée qui est à juste titre la plus noble de nos facultés, tout comme elle a pu conférer à l’homme la suprématie sur les éléments naturels, et causer des transformations bouleversantes dans tous les aspects de la vie, peut aussi assurer son épanouissement; de là son rôle fondamental. Un esprit éclairé est une source intarissable. Il transporte l’homme à des horizons dépassant ses préoccupations matérielles, et le fait accéder à un monde meilleur. L’homme dont les facultés intellectuelles sont achevées et parfaites, peut résister comme un roc devant les vicissitudes dela vie, et demeurer imperturbable aux coups du sort qui jalonnent le cours de son existence. Pour garder sa présence d’esprit et ne pas céder à l’émotion et aussi pour se maintenir toujours loin des excès dans l’un ou l’autre sens, nous devons conférer à nos idées des critères évaluant nos comportements, nous permettant de demeurer sur la bonne voie, et de nous armer contre le découragement et la perplexité. Un savant occidental dit à ce propos: «Il se peut que nous ne puissions pas trier les quelques rares individus ayant des affinités morales ou autres avec nous, mais nous sommes libres dans le choix de nos idées. Nousjugeons comme nous l’entendons. Les contraintes et les circonstances de toutes sortes que nous percevons dans le milieu extérieur ne pénètrent pas nos esprits pour nous contraindre à adopter des idées que nous ne voulons pas. Nous devons par conséquent faire nôtre les pensées justes, et en repousser les défectueuses, car nous nous dirigeons toujours vers où nous guide notre esprit. En d’autres termes, ce sont nos idées qui nous orientent. Ne nous permettons donc pas de penser mal; et n’occupons pas nos esprits à des choses que nous condamnons, ou que nous regretterons en fin de compte. Ce sont de pareilles idées qui font naître le sentiment de déchéance et conduisent à mille malheurs. Tâchons d’être toujours en quête de la perfection, et non de la dégradation, et nourissons-nous d’espoirs ardents et d’objectifs sublimes. Car la pensée saine est la clef de toute réussite et de tout bonheur.» Les effets de l’optimisme.
Tout comme l’organisme vivant est perturbé par toutes sortes de maladies, de même il existe différents facteurs comme les mauvais défauts et habitudes troublant le calme moral. Un esprit aussi fort soit-il ne peut se développer sans règle morale, et l’on ne peut jouir réellement du bonheur que si notre comportement est conforme et compatible avec nos idées. D’où la nécessité de déraciner en soi les défauts qui portent ombrage à notre vie, et d'y semer à leur place les graines de la sérénité. L’optimisme, la vision optimiste des choses, et la confiance en autrui, sont précisément des facteurs concourrant à l’instauration de l’équilibre psychique, et sont des garants du bonheur et de la sérénité, contrairement au pessimisme qui réduit l’intensité de l’activité morale. On peut comparer l’attitude optimiste à une lumière sous laquelle s’élargissent les horizons de vue, et s’accroit en l’homme l’amour de la bonne oeuvre. La vie prend davantage de sens pour lui, et devient plus douce et plus attrayante. Sonjugement des hommes sera plus avéré. Il ressentira moins la douleur sous toutes ses formes, ses espoirs seront plus ardents, et ses rapports avec ses semblables demeureront au beau fixe. Rien n’atténue la complexité des problèmes autant que l’attitude optimiste. Celle-ci n’agit pas seulement au moment de la satisfaction, mais permet à l’homme de garder son sang froid devant les circonstances négatives, et de faire face à ces dernières avec clairvoyance et espoir, de façon à rayonner toujours de gaieté et d' enthousiasme.
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