LES PROBLEMES MORAUXLe docteur Alexis Carrel écrit dans son livre: «Réflexions sur la conduite de la vie»: «Pour que la société atteigne au bonheur, il faut que les individus qui la composent se soutiennent les uns les autres a l’image des briques d’un édifice. Mais rien ne peut les cimenter d’autre que l’affection que l’on observe parmi les membres d’une famille: affection qui malheureusement ne s’étend pas à toute la grande famille humaine. L’amour a deux aspects: celui qui recommande d’aimer son prochain, et celui qui recommande de se faire aimer de son prochain et de s’en rendre digne. Tant que tout un chacun n’aura pas fait un effort pour renoncer aux mauvaises habitudes, l’affection réciproque n’existera pas en acte. On peut parvenir à cet objectif, en se refondant soi-même, et en se libérant des chaînes des défauts et des vices qui nous séparent des autres. C’est alors que les voisins se regarderont avec affection, que l’ouvrier et le patron pourront avoir réciproquement un sentiment d’amitié. Seuls l’amour et la tendresse peuvent instaurer dans la société humaine ce même ordre que l’instinct entretient depuis des millions d’années dans la société des fourmis et celle des abeilles.»99 Rien d’autre que l’Amour ne sera notre Loi Rien de plus stable n’est gravé sur la Table de l’existence.100 * * *
L’orgueil engendre l’inimitié profonde: L’amour de soi fait partie des instincts fondamentaux de la nature humaine, et est nécessaire à la poursuite de la vie. C’est de ce même instinct que procèdent l’attachement de l’homme à ce monde, et sa lutte obstinée pour assurer sa survie. Bien que cet instinct naturel soit une source d’énergie fructueuse, et permette l’éclosi'on de nombreuses qualités louables, il n’en demeure pas moins que s’il se développe de façon abusive et désordonnée, il donne lieu à la perversion morale et à diverses déviations. Le premier écueil aux vertus est la tendance trop prononcée à l’égocentrisme, au point que nulle place n’est laissée à l’amour d’autrui. C’est cet amour excessif de soi qui empêche la reconnaissance de ses fautes, et l’acceptation des réalités incompatibles avec son égoïsme.
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