LES DROITS DE LA FEMME EN ISLAMdans le monde occidental, un mouvement des droits de l'homme émergea au 17e siècle, accompagnant l'essor des mouvements philosophiques et scientifiques. les écrivains et les penseurs du 17e et du 18e siècles firent des efforts louables pour mettre en circulation leurs idées sur les droits inaliénables de l'homme. jean-jacques rousseau, voltaire et montesquieu, qui appartenaient à cette catégorie d'écrivains et de penseurs, sont de grands bienfaiteurs de la société humaine, et on peut dire que les services qu'ils ont rendus à l'humanité ne sont nullement inférieurs à ceux des grands inventeurs et découvreurs. leur idée fondamentale consistait à dire que l'homme a une série de droits et de libertés naturels et innés qui sont absolument inaliénables et intransférables et auxquels on ne peut renoncer. tous les hommes, qu'ils soient gouvernants ou gouvernés, noirs ou blancs, riches ou pauvres, sont égaux. le résultat de ce mouvement social et intellectuel se manifesta d'abord en angleterre, ensuite aux etats-unis et enfin en au 19e siècle, de nouvelles idées économiques, sociales et politiques émergèrent dans le domaine des droits de l'homme. de nouveaux développements conduisirent à l'apparition du socialisme, à la participation des travailleurs aux profits industriels et au transfert du gouvernement des mains des capitalistes vers les dirigeants travaillistes. jusqu'à la fin du 19e siècle, toutes les discussions engagées et toutes les mesures prises avaient trait aux droits des employés sur les employeurs. au 20e siècle, la question des droits de la femme fut soulevée, et, pour la première fois en 1948, la déclaration universelle des droits de l'homme des nations unies proclama l'égalité des droits entre l'homme et la femme. tous les mouvements sociaux qui surgirent depuis le 17e siècle en occident tournaient autour de la liberté et de l'égalité. et étant donné que le mouvement des droits de la femme était le dernier de la série, et que l'histoire du sort de la femme en europe sur le plan de l'égalité et de la liberté était pleine d'amertume, la déclaration des droits de l'homme des nations unies ne parla que de liberté et d'égalité. les protagonistes de ce mouvement maintinrent que celui-ci était complémentaire du mouvement des droits de l'homme. ils soutinrent qu'il était insensé de parler de la liberté et des droits de l'homme sans assurer la liberté et l'égalité pour la femme. ils affirmèrent en outre que la principale cause de tous les troubles familiaux tient au fait de la privation de la femme de sa liberté et de l'égalité de ses droits avec l'homme, et qu'une fois qu'on tiendrait compte de cette question, tous les problèmes seraient résolus. mais ce qui fut oublié dans cette affaire, c'est ce que nous avons considéré comme une question fondamentale concernant le système des droits familiaux, c'est-à -dire la question de savoir si ce système est indépendant ou non des autres systèmes sociaux, et s'il a ou non un critère et une logique différents. l'attention a été concentrée seulement sur les principes généraux de la liberté et de l'égalité, et le seul point pris en considération fut celui des droits humains naturels et indéniables, point à partir duquel on a argué que puisque la femme est un être humain, elle a droit à tous les droits dont jouit l'homme. or, dans certains chapitres de ce livre, nous traiterons pertinemment de la question de savoir de quelles sources sont dérivés les droits naturels. et là , nous verrons que la base de tous les droits naturels est la nature elle-même. ainsi, si l'homme a des droits spécifiques que ne possèdent pas un cheval, un mouton, un poisson ou un oiseau, cela est dû à sa nature et à la façon dont il a été créé. si tous les êtres humains sont égaux en matière de droits naturels, et qu'ils doivent tous vivre librement, c'est parce que cela fait partie de leur création même. les intellectuels qui défendent l'idée de la liberté et de l'égalité comme un droit inné, n'ont que cet argument à l'appui de leur thèse. par conséquent en matière de droits familiaux aussi, nous devons être guidés par la nature elle-même. a présent, voyons pourquoi on n'a pas accordé l'attention due à la question que nous avons soulignée comme fondamentale. est-ce parce qu'il aurait été établi, à la lumière de la connaissance scientifique moderne, que la différence entre l'homme et la femme serait simplement organique, et qu'elle n'affecterait pas leurs êtres fondamentaux physiques et spirituels, ni leurs droits et obligations ?
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