LES DROITS DE LA FEMME EN ISLAM



mais les autres nations ne sont pas tenues de s'y conformer tant qu'il ne sera pas établi pour elles que les lois contenues dans cette charte existent dans la nature effectivement. en outre, cette question n'est pas un problème expérimental qui nécessite un laboratoire, des expérimentations, et des appareils de contrôle et de vérification pour que seule l'europe, qui possède de tels équipements et techniques, puisse s'en occuper. il ne s'agit pas ici d'une explosion nucléaire dont la charge est limitée à un nombre restreint d'individus. la question est une question de philosophie et de logique, dont les outils sont l'esprit et la faculté de raisonnement.

même si certaines nations sont contraintes de suivre d'autres nations en matière de logique et de philosophie, nous, musulmans, ne devons pas les imiter. nous avons montré dans le passé que nous sommes hautement qualifiés pour traiter des questions logiques et philosophiques. pourquoi devrions-nous donc suivre les autres aujourd'hui.

chose étonnante, nous sommes réduits de nos jours à penser que le principe des droits innés des êtres humains nécessite la ratification du parlement pour que nous l'acceptions, alors que les uléma musulmans, lorsqu'on leur présentait le principe de la justice et des droits humains innés, l'acceptaient sans hésitation, ni pourquoi ni comment, parce qu'ils le considéraient comme étant une loi religieuse et que, pour eux, la religion est conforme à la raison, c'est-à-dire parce que la justice et les droits innés de l'homme ne nécessitent pas l'approbation explicite de la loi religieuse.

la philosophie ne peut pas être prouvée par des sondages

il est encore plus ridicule d'essayer de traiter la question des droits de l'homme en organisant un sondage d'opinion chez les jeunes filles et les jeunes gens, en leur distribuant un questionnaire qu'ils devraient remplir et nous retourner afin que nous puissions étudier leurs réponses et connaître ainsi les droits de l'homme, et décider si ces droits sont d'une sorte ou de deux sortes.

en tout cas, nous voulons étudier la question des droits de la femme d'une façon méthodique et philosophique et à la lumière des droits humains innés. nous aimerions voir ainsi si les principes qui ont voulu que le créateur dote l'homme en général des droits naturels, exigent que la femme et l'homme soient dans un état unique et identique devant ces droits. nous prions les intellectuels, les penseurs et les juristes de notre pays, qui constituent la seule autorité compétente, d'exprimer leur opinion sur ces questions et d'examiner nos arguments avec un esprit critique. nous leur serons reconnaissants s'ils approuvent ou rejettent ces arguments, à l'appui de leurs propres arguments.

mais pour traiter de ce sujet, nous devons étudier tout d'abord les fondements des droits de l'homme en général, et ensuite les droits de l'homme et de la femme en particulier. mais avant d'aborder le vif du sujet, il convient de passer rapidement en revue les mouvements de libération de la femme qui ont vu le jour au cours des derniers siècles, et qui ont débouché sur la théorie de l'égalité des droits pour l'homme et la femme.

un coup d'oeil sur l'historique des droits de la femme en europe

depuis le xviie siècle, on a commencé à entendre des murmures à propos des droits de l'homme en europe. puis, des écrivains et des penseurs -aux xviie et xviiie siècles- ont essayé de diffuser d'une manière soutenue et étonnante leurs idées sur les droits humains naturels, innés et inaliénables. parmi eux figuraient jean-jacques rousseau, voltaire et montesquieu. le premier résultat tangible de leur action s'est traduit par une polémique qui s'est engagée entre le gouvernement et le peuple en angleterre. et, dès 1688, le peuple anglais a obtenu certains droits sociaux et politiques figurant dans une charte appelée : «the bill of rights».

l'autre résultat notable de la diffusion des idées de ces écrivains et penseurs, fut la guerre d'indépendance américaine contre l'angleterre. une conférence eut lieu à philadelphie, dans laquelle la déclaration d'indépendance fut préparée et approuvée. dans l'introduction de cette déclaration, il était dit : «nous tenons comme vérités évidentes le fait que : "tous les hommes ont été créés égaux, qu'ils ont été dotés, par le créateur, de certains droits inaliénables, tels que le droit à la vie, le droit à la liberté et au bonheur" ; le but de la formation de tout gouvernement est de faire respecter ces droits ; le pouvoir de tout gouvernement dérive du consentement du peuple ; chaque fois qu'un gouvernement porte atteinte à ces droits, le peuple a le droit de le changer et d'abolir sa légitimité pour le remplacer par un nouveau gouvernement fondé sur des principes et un pouvoir susceptibles de mieux garantir la sécurité et le bonheur du peuple.»

en ce qui concerne la charte connue sous l'appellation de "la déclaration des droits de l'homme", elle fut élaborée après la révolution française. il s'agit d'une série de principes universels, qui sont considérés comme faisant partie intégrante de la constitution française. la déclaration consiste en 17 articles. le premier article dit que tous les hommes sont nés libres et le demeurent leur vie durant, et qu'ils sont égaux en droits.

au xixe siècle, de nouveaux développements eurent lieu, et de nouvelles idées émergèrent en matière de droits de l'homme, dans les domaines économique, social et politique, ce qui conduisit à l'apparition du socialisme, à la participation des travailleurs aux bénéfices de l'entreprise, et le transfert du gouvernement des mains des capitalistes à la classe laborieuse.



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