LES DROITS DE LA FEMME EN ISLAM



bien que cette question comporte un aspect technique qui nécessiterait certaines mises au point et un long développement, nous essaierons de l'aborder brièvement afin de dissiper l'incompréhension de ceux qui doutent que l'islam possède une telle capacité d'adaptation (pour avoir plus de détails sur ce sujet, le lecteur peut se référer à "tanbîh al-ummah", de l'ayatollâh al-nâ'inî ou à "marja'iyyat wa imamat" d'al-'allâmah al-tabâtabâ'î -en persan).

il y a de nombreux facteurs qui constituent les motifs de l'adaptabilité de l'islam au développement de la connaissance et de la civilisation, et l'applicabilité de ses lois à la variation des circonstances de la vie. nous en mentionnons quelques-uns seulement, ci-après :

l'insistance sur le fond et l'indifférence à la forme

l'islam n'a pas traité de la forme extérieure de la vie, laquelle forme dépend du degré du développement de la connaissance humaine. les enseignements islamiques ont trait seulement à l'esprit et aux buts de la vie, et ils déterminent le meilleur moyen d'atteindre ces buts. la science n'a ni changé l'esprit et les buts de la vie, ni suggéré une voie meilleure, plus courte et plus sûre pour les atteindre. elle a seulement fourni un meilleur moyen de traverser la route qui conduit à ces buts.

en s'intéressant seulement aux finalités de la vie, et en laissant la forme et les moyens aux bons soins de la science et de la technologie, l'islam a évité tout heurt avec la culture et la civilisation. en outre, en encourageant les facteurs qui contribuent à l'expansion de la civilisation, en l'occurrence la connaissance, le travail, la piété, la volonté, le courage et la persévérance, il a joué le rôle du principal facteur uvrant en vue de l'expansion de la civilisation.

l'islam a posé des panneaux de signalisation tout au long de la route du progrès humain. ces panneaux indiquent d'une part la route et la destination, et d'autre part mettent en garde contre la présence de fossés et d'endroits dangereux. toutes les lois islamiques sont des panneaux, soit de la première, soit de la seconde catégorie.

les moyens de la vie dépendent à chaque époque du degré de la somme totale de la connaissance humaine. et étant donné que la connaissance humaine est en expansion, des moyens de vie plus perfectionnés viennent à l'existence pour prendre automatiquement la place des moyens moins perfectionnés.

les formes extérieures et matérielles de ces moyens n'ont aucun caractère sacré en islam, et les musulmans ne sont pas tenus de les préserver. l'islam n'a pas dit que la couture, le tissage, l'agriculture, les transports ou les guerres, etc. doivent être faits avec tel ou tel autre outil, pour qu'il surgisse un litige ou un conflit entre la science et la loi islamique, une fois ledit outil tombé en désuétude à cause du progrès scientifique. l'islam n'a pas prescrit des modèles spécifiques pour les chaussures et les vêtements, ni un mode de construction spécial, ni des outils particuliers de production et de distribution. et c'est là un des facteurs de son applicabilité à tous les développements de l'époque.

des lois fixes pour des besoins immuables, et des lois variables pour des besoins changeants

le deuxième facteur qui explique l'adaptabilité des enseignements islamiques à toutes les époques, et qui a une grande importance, est le fait que l'islam a envisagé des lois fixes pour les besoins humains immuables et des lois modifiables pour les besoins humains changeables, car une partie des besoins humains, individuels ou collectifs, sont de nature constante, et ils restent les mêmes à toutes les époques, et par conséquent le système qui doit régir les instincts humains et gouverner la société humaine est le même en tous temps(5). et une autre partie des besoins humains sont de nature variable, et exigent par conséquent des lois variables. l'islam a prévu de tels besoins changeants, et les a liés à certains principes fixes qui permettent d'instituer une disposition de loi particulière à chaque situation changeante.

notre exposé ne nous permet pas de nous engager dans de longs développements pour expliquer avec plus de détails cette question, et nous nous contenterons ici de citer quelques exemples révélateurs à cet égard. ainsi, il y a en islam un principe social que traduit le verset coranique suivant : «préparez-leur tout ce que vous pouvez de force...» (sourate al-anfâl, 8 : 60). de même il y a de nombreuses traditions du prophète qu'on appelle en jurisprudence "la cavalerie et le tir à l'arc" qui invitent les musulmans à s'entraîner en vue de se défendre. le prophète a, en effet, ordonné que les musulmans apprennent l'art de la cavalerie et du tir à l'arc et les enseignent à leurs enfants. ces arts faisaient partie de la science militaire d'autrefois. il est évident que l'ordre essentiel est de "préparer une force". l'arc et la flèche, l'épée et la lance, le mulet et le cheval n'ont pas d'importance. ce qui importe, c'est d'être militairement fort devant l'ennemi. acquérir une habileté en cavalerie et en tir à l'arc n'est qu'une forme de l'acquisition de force militaire, ou un moyen d'exécution de l'ordre essentiel. préparer une force est une loi constante qui découle d'un besoin fixe et perpétuel, alors que l'apprentissage du tir à l'arc et de la cavalerie est la manifestation d'un besoin provisoire et changeant, qui varie d'une époque à l'autre, d'une circonstance à l'autre. avec le changement des circonstances, l'apprentissage du maniement des armes à feu remplace celui de l'art du tir à l'arc.

prenons un autre exemple, celui du principe social, mentionné dans le coran, et concernant l'échange des richesses. l'islam a reconnu le principe de la propriété individuelle. toutefois, le droit à la propriété que l'islam reconnaît est différent de ce qu'on voit dans le monde capitaliste. ce qui caractérise la propriété individuelle, en islam, c'est le principe de "l'échange". l'islam a fixé de nombreuses règles à l'échange. l'une d'elles est énoncée dans le coran en ces termes : «ne mangez pas vos biens entre vous inutilement...» (sourate al-baqarah, 2 : 188), c'est-à-dire que dans les transactions et les affaires, l'argent ne doit pas passer d'une main à l'autre sans qu'il y ait un bénéfice légal qui a une valeur reconnue, car l'islam n'admet pas la propriété comme équivalente à une autorité absolue sur le bien possédé.



back 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 next