LES DROITS DE LA FEMME EN ISLAM



en fait, c'est tout à fait le contraire. en effet il a été établi, à la lumière de la recherche scientifique et des découvertes biologiques et psychologiques, qu'il existe des différences significatives entre les deux sexes. nous allons discuter de cette question dans ce livre et citer les avis des biologistes et des physiologistes à cet égard. il est surprenant que, malgré ce fait, la question fondamentale ait été ignorée. peut-être l'ignorance de cette question vitale est-elle due au développement rapide du mouvement de la libération de la femme. c'est pourquoi, s'il a pu réparer certaines injustices dont la femme faisait l'objet, il a causé d'autres injustices, à elle et à la société humaine. nous allons voir, dans divers chapitres de ce livre, que la femme occidentale était privée jusqu'au début du 20e siècle des droits les plus élémentaires, et que c'est seulement au début de ce siècle que les peuples occidentaux commencèrent à penser à y remédier. et étant donné que le mouvement féminin a fait suite à tous les autres mouvements fondés sur "la liberté" et "l'égalité", on a chargé ces deux mots de la réalisation de tous les miracles, oubliant que l'égalité et la liberté ont trait aux relations entre les êtres humains en tant qu'êtres humains seulement. il ne fait pas de doute que la femme, en tant qu'être humain, est née libre, comme tout autre être humain, et qu'elle a, de ce fait, des droits égaux. mais la femme est un être humain avec certains traits particuliers, tout comme l'homme est un être humain avec certaines autres particularités. les traits de leurs caractères sont différents, et leurs mentalités sont différentes. cette différence n'est le résultat d'aucun facteur géographique, historique ou social, mais réside dans leur création même. la nature les a faits différents à dessein, et toute mesure prise à l'encontre du dessein de la nature aboutirait à des désastres. de même que nous nous sommes inspirés de la nature pour proclamer la liberté et l'égalité pour les êtres humains, de même nous devons nous guider sur la nature pour décider si les droits de l'homme et de la femme sont d'une même sorte ou de deux sortes différentes, et si la société familiale est, ou non, au moins une société semi-naturelle. la question de savoir si la bisexualité des animaux -dont les êtres humains- est un fait du hasard ou si elle fait partie du plan de la création, mérite quand même d'être posée. de même, il est intéressant de savoir si la différence entre les deux sexes est une différence superficielle et corporelle, ou si, comme le dit alexis carel, chacune des cellules de l'être humain porte un signe sexuel. la logique de la nature innée n'est-elle pas que l'homme et la femme portent chacun un message particulier ? les droits sont-ils d'une même sorte, ou de deux sortes différentes ? la morale et l'éducation sont-elles de deux sortes ou d'une seule et même sorte ? la question doit être posée à propos des peines, des responsabilités et des messages.

le mouvement de libération des femmes n'a pas accordé l'attention nécessaire au fait qu'à côté de l'égalité et de la liberté il y a d'autres questions qui se posent. certes, la liberté et l'égalité sont deux points essentiels, mais ils ne sont pas les seuls, ni tout en tout. l'égalité des droits est une chose, mais leur similitude en est une autre. l'égalité des droits de l'homme et de la femme sur le plan de la valeur morale et matérielle est tout à fait différente de l'uniformité et de la similarité de leurs droits. pendant la période de ce mouvement, le concept de l'égalité a été utilisé intentionnellement ou involontairement au sens de similarité, et la quantité a ainsi éclipsé la qualité. on a mis l'accent sur le fait que la femme est un être humain, mais on a oublié qu'elle est femme aussi.

en fait, cette négligence n'est pas due à un simple effet de hasard ou de hâte, mais à d'autres facteurs aussi ayant trait au désir d'exploiter la femme au nom de la liberté et de l'égalité.

l'un de ces facteurs était l'avidité des industriels qui voulaient faire sortir la femme de sa maison pour aller à l'usine, afin d'exploiter sa potentialité économique. aussi ont-ils plaidé pour les droits de la femme, pour son indépendance économique, et pour l'égalité de sa liberté et de ses droits avec ceux de l'homme. mais ce sont eux finalement qui ont obtenu ce qu'ils voulaient vraiment. dans le chapitre ix de son livre "les plaisirs de la philosophie", will durant -après avoir cité certaines théories humiliantes pour les femmes, élaborées par aristote, nietzsche, schopenhauer, et quelques écritures saintes juives, et après avoir rappelé que pendant la révolution française, bien qu'on ait évoqué un peu la liberté de la femme, il n'y eut pratiquement pas de changement dans la condition de celle-ci- écrit que jusqu'à la fin du xixe siècle, aucune loi n'obligeait l'homme à respecter la femme. puis, traitant des causes du changement de la condition féminine au xxe siècle et de la libération de la femme des répercussions de la révolution industrielle, il dit : «les ouvrières touchaient un salaire inférieur à celui des hommes, et les patrons les préféraient aux hommes en raison de la fréquence de la révolte de ceux-ci. il y a un siècle, il était difficile pour les hommes de trouver un emploi en angleterre, alors que les annonces incitaient ceux-ci à envoyer leurs femmes et leurs enfants aux usines. le premier pas franchi dans la voie de la libération de nos grand-mères fut la loi de 1882, en vertu de laquelle les femmes de grande bretagne jouissaient désormais d'un privilège sans précédent, à savoir le droit de garder pour elles-mêmes l'argent qu'elles gagnaient(1). cette loi éthique chrétienne a été déposée par les patrons à la chambre des communes dans le but d'attirer les femmes d'angleterre vers les usines. et depuis cette date-là, jusqu'à nos jours, le désir irrésistible du gain a conduit les femmes à se libérer des corvées de la maison pour être asservies dans le magasin ou l'usine...»(2)

avec le développement de la machine et la croissance contiuelle de la production, il est devenu nécessaire pour les capitalistes d'employer tous les moyens audiovisuels, intellectuels, émotionnels, artistiques et sexuels, afin de transformer l'homme en un consommateur sans volonté et de lui imposer le surplus de leur production. là encore les capitalistes avaient besoin de se servir de la femme pour atteindre leur but, mais cette fois-ci ils n'eurent pas besoin des efforts physiques et de l'énergie productrice de la femme en tant qu'un simple travailleur aidant l'homme à la production, mais de la beauté de la femme, de son charme de son attirance et de sa séduisance afin d'inciter les gens à la consommation, obligeant ou persuadant ainsi la femme de vendre son honneur et sa dignité et de devenir un simple objet de consommation. evidemment tout ceci se faisait au nom de la liberté de la femme et de son égalité avec l'homme.

les hommes politiques aussi n'ont pas manqué d'utiliser ce facteur pour arriver à leurs fins. aussi voit-on les femmes régulièrement dans les reportages des journaux et des revues.

evidemment les jeunes du xxe siècle n'ont pas raté cette occasion inespérée. afin d'obtenir une femme sans assumer toutes les responsabilités conventionnelles que leur lien avec elle entraîne normalement, et pour pouvoir satisfaire leurs besoins sexuels librement, ils ont plus que tous autres versé des larmes de crocodiles sur les malheurs de la femme et sur la discrimination qu'elle subirait par rapport à l'homme. et pour pouvoir mieux contribuer à cette "cause sacrée", ils sont allés jusqu'à retarder leur mariage jusqu'à l'âge de 40 ans, voire même jusqu'à rester célibataires pour toujours !

il ne fait pas de doute que le siècle courant a corrigé de nombreux torts faits à la femme, mais il lui a aussi apporté beaucoup de malheurs. est-elle donc condamnée à subir fatalement l'une ou l'autre sorte de ces malheurs, les anciens et les nouveaux ? ou bien ne peut-elle pas se défaire aussi bien de ses malheurs anciens que de ses nouveaux malheurs ?

en fait, il n'est pas du tout fatal qu'elle doive continuer à souffrir. elle a souffert dans le passé parce qu'on avait oublié qu'elle était un être humain. elle continue de souffrir maintenant, parce que son tempérament de femme, ses exigences innées et ses capacités particulières ont été ignorés, volontairement ou involontairement.

ce qui est surprenant, c'est le fait que chaque fois qu'on évoque les différences naturelles et innées entre l'homme et les femmes, certains présument que ces différences seraient le signe de l'imperfection de la femme et de la perfection de l'homme, ce qui les conduit à croire que les hommes jouissent de certains privilèges dont seraient privées les femmes. ils ne savent pas qu'il ne s'agit pas de perfection et d'imperfection. il n'était nullement dans l'intention du créateur de rendre les uns parfaits et privilégiés, les autres défectueux et démunis. ces gens, qui fondent leurs arguments sur cette présomption étonnante, affirment qu'étant donné que la nature a été injuste envers la femme, nous ne devrions pas ajouter l'insulte au tort qui lui a été fait, et qu'il est donc plus humain d'ignorer sa qualité de femme. mais en réalité c'est l'irrespect de la position naturelle de la femme qui conduit le plus souvent à la priver de ses droits. si les hommes constituaient un front contre les femmes et qu'ils disent : «etant donné que nous sommes égaux, notre travail, nos responsabilités, nos salaires et nos rétributions devraient être similaires. vous devez partager avec nous les travaux durs que nous effectuons, toucher un salaire correspondant au volume de travail que vous aurez effectué, et vous ne devez attendre de nous aucune considération, aucun respect et aucune protection. supportez vos propres dépenses, partagez avec nous les frais d'entretien des enfants, et débrouillez-vous pour vous défendre contre tous les dangers. vous devez dépenser pour nous autant que nous dépenserions pour vous.»



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