LES DROITS DE LA FEMME EN ISLAM



l'islam et la polygamie

a la différence de ce qu'il a fait avec la polyandrie, l'islam n'a pas aboli totalement la polygamie, mais il y a mis des restrictions. ainsi, d'une part, il a fixé à quatre le nombre maximum de femmes avec lesquelles un homme pourrait se marier, et d'autre part, il a posé certaines conditions et imposé certaines exigences à quiconque se propose de se marier avec plus d'une femme, de telle sorte que se marier avec plusieurs femmes n'est pas donné à n'importe qui ni, n'importe comment. nous traiterons de ces conditions plus loin, et nous expliquerons pourquoi l'islam n'a pas banni totalement la polygamie.

il est surprenant qu'au moyen age, alors que la propagande anti-musulmane était à son paroxysme, les détracteurs de l'islam aient dit que c'était le prophète qui avait inventé pour la première fois la coutume de la polygamie. ils prétendaient que cette coutume était le fondement de l'islam et la cause principale de sa propagation rapide parmi les différents peuples du monde. en même temps, ils alléguaient que la cause du déclin des peuples orientaux était la polygamie.

dans son livre "histoire des civilisations" (vol.i) will durant écrit : «les hommes du clergé du moyen age croyaient à tort que la polygamie était une invention du prophète de l'islam. comme nous le savons, la vie matrimoniale de la plupart des sociétés primitives était marquée par la polygamie. il y a plusieurs causes à son apparition. dans les sociétés primitives, les hommes étaient pour la plupart occupés à la chasse ou au combat, et le niveau de la mortalité était évidemment très haut parmi eux. et, étant donné que le nombre de femmes excédait en conséquence celui des hommes, il était inévitable d'adopter ce système. il n'était pas possible de laisser un grand nombre de femmes dans un état de célibat, car le taux de mortalité étant très élevé dans les sociétés primitives, il fallait que toutes les femmes procréent. il ne fait pas de doute que ce système s'adaptait à ces sociétés non seulement à cause de l'excédent du nombre de femmes par rapport à celui des hommes, mais aussi parce qu'il renforçait numériquement les hommes. a l'époque moderne, les hommes les plus forts et jouissant d'une très bonne santé se marient habituellement tard et engendrent peu d'enfants. tandis que dans le passé, les hommes solides pouvaient avoir les meilleures femmes et faire beaucoup d'enfants. c'est pourquoi cette pratique a continué à exister pendant très longtemps, non seulement parmi les peuples primitifs, mais même parmi les peuples civilisés. ce n'est que récemment qu'elle a commencé à disparaître graduellement dans les pays orientaux. l'agriculture a stabilisé la vie des hommes et réduit les difficultés et les périls des époques anciennes, entraînant l'égalisation approximative du nombre des hommes et des femmes. maintenant, la polygamie, même dans les sociétés primitives ou sous-développées, est devenue le privilège d'une petite minorité de riches, alors que chez les grandes masses, l'homme doit se contenter d'une seule femme, et peut s'adonner à l'adultère, lorsque cela est possible, pour avoir un peu plus de jouissance.»

dans son livre "l'histoire de la culture", gustave le bon écrit : «aucune coutume orientale n'a été diffamée par les européens autant que la polygamie, et ces derniers ne se sont jamais trompés dans leur jugement autant qu'ils ont mal jugé cette coutume. en effet, les écrivains européens ont considéré la polygamie comme étant la base de la religion musulmane et la cause principale et de la propagation de l'islam et du sous-développement des peuples musulmans. de plus, ils se sont apitoyés sur le sort des femmes musulmanes. ils disent, entre-autres, à ce propos, que ces femmes malheureuses sont emprisonnées entre les quatre murs de leurs maisons et à la merci de leurs eunuques, et que le moindre comportement de leur part qui déplairait au maître de la maison pourrait les conduire à une mort sévère. mais de telles allégations n'ont aucun fondement. si les lecteurs européens de ce livre se détachent, serait-ce l'espace d'un moment, de leurs préjugés européens, ils comprendront que la polygamie a consolidé les relations familiales et rehaussé la moralité des peuples où cette coutume était répandue. c'est grâce à cette coutume que la femme en orient a droit à plus de respect qu'en europe. avant de démontrer ce point, nous devons bien préciser que cette coutume n'est d'aucune façon une création de l'islam. elle était pratiquée bien avant l'islam par tous les peuples orientaux, y compris les juifs, les iraniens, etc. les peuples qui ont embrassé l'islam en orient n'ont aucunement appris la polygamie par l'islam. de même, aucune des religions qui sont apparues jusqu'à maintenant dans le monde ne semble avoir la capacité de créer ni d'abolir une telle coutume qui est le pur produit du climat oriental et des caractéristiques raciales des peuples orientaux, ainsi que d'autres facteurs intimement liés au mode de vie de l'orient. la  polygamie n'a rien à voir avec la religion. et bien que le climat, l'eau et l'air de l'occident ne soient pas particulièrement propices à l'apparition d'une telle coutume, la monogamie n'a d'existence réelle que dans les livres de codes civils. dans la vie réelle, elle n'a pas de traces. on ne sait pas comment et de quelle façon la polygamie légale qu'on voit en orient est inférieure à la polygamie clandestine des peuples occidentaux. il semble même que la première soit plus digne et plus convenable que la seconde sur tous les plans. lorsque les orientaux se rendent dans un pays européen et y voient ce qui se passe et ce qui se pratique, ils s'étonnent de la critique européenne de leur coutume et se sentent offensés...»

il est certain que l'islam n'a pas inventé la poly- gamie. tout ce qu'il a fait, c'est d'y mettre des restrictions. il lui a prescrit des limites maximales. il a posé des conditions pour la pratique de la polygamie, laquelle existait chez la plupart des peuples qui ont embrassé l'islam. ces peuples ont été seulement contraints de se conformer aux conditions qu'il a posées à sa pratique.

christenson écrit dans son livre : "l'iran à l'epoque sassanide" : «la polygamie était considérée comme la base de la famille. le nombre de femmes qu'un homme pouvait avoir dépendait pratiquement de ses moyens. les gens pauvres n'étaient pas à même d'avoir plus d'une femme en règle générale. le chef de la famille avait, en tant que tel, des droits spéciaux. l'une des épouses était considérée comme la favorite, et jouissait de pleins droits. d'autres femmes étaient traitées en simples servantes. les droits légaux de ces deux catégories d'épouses étaient largement différents. les filles esclaves étaient inclues parmi les femmes servantes. on ne sait pas combien de favorites un seul homme pouvait avoir. mais d'après les comptes rendus des tribunaux, il y avait des hommes qui avaient plus d'une favorite. chacune de ces favorites portait le titre de "la maîtresse de la maison", et possédait une maison indépendante. le mari avait l'obligation, pendant toute sa vie, de pourvoir aux dépenses de sa favorite et de prendre soin d'elle. chaque fils [de la favorite] jusqu'à l'âge de la puberté, et chaque fille jusqu'à l'âge du mariage, jouissaient de ces mêmes droits. quant aux épouses de la catégorie des servantes, seuls leurs fils (et non leurs filles) avaient le droit de vivre à la charge de leur père.»

saîd nafîcî écrit, dans son "histoire sociale de l'iran depuis la chute des sassanides jusqu'à la chute des omayyades" : «le nombre de femmes avec lesquelles un homme pouvait se marier était illimité, et d'après les documents grecs, il y avait parfois plusieurs centaines de femmes dans la maison d'un homme».

citant un historien romain, montesquieu écrit : «beaucoup de philosophes romains, qui étaient persécutés par les chrétiens pour leur refus d'embrasser le christianisme, s'enfuirent de rome et se réfugièrent chez le roi iranien khosrow parwiz. là ils furent surpris de voir que non seulement la polygamie était légale dans ce pays, mais que les hommes iraniens avaient aussi des liaisons avec les femmes des autres.»

il est à préciser que lesdits philosophes romains s'étaient réfugiés en fait au palais du roi perse anûchirwân, et non khosrow parwiz, comme l'a écrit montesquieu, à cause d'une méprise sans doute.

pendant l'ère pré-islamique, les arabes pouvaient avoir un nombre illimité de femmes. c'est l'islam qui en a limité le nombre maximum. cela a créé évidemment des problèmes pour ceux qui avaient jusqu'à dix femmes et qui, en embrassant l'islam, étaient contraints de se séparer de six d'entre elles.



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