COMMENT J'AI ETE GUIDElorsque j'entrais dans la maison de "cheikh ismaîl" je regardais curieusement les visages, le lieu était envahi de ses adeptes et fidèles disciples, parmi lesquels se trouvaient les vieillards portant des habits blancs immaculés. après la cérémonie de salutation, le cheikh ismaîl apparut et chacun se leva et lui embrassa les mains avec grand respect, son député me fit signe: "c'est lui le cheikh!". mais je ne montrais pas mon enthousiasme, car je m'attendais à quelque chose de totalement différent de ce que je voyais. en face de moi avançait un homme sans prestance ni charisme particulier et l'obséquiosité qui l'entourait me semblait sans commune mesure avec l'allure de sa personne. cependant, il m'accueillit à son tour chaleureusement et me fit asseoir à sa droite, et m'offrit de la nourriture. après le dîner de la cérémonie rituelle, commença le colloque, son délégué à gafsa m'a présenté à lui de nouveau. il m'a demandé de faire acte d'allégeance au cheikh et chacun des présents se réjouissait d'avance de cet honneur qui m'était attribué. plus tard j'ai réalisé ce poids qui me donnait ma relative célébrité, ce qui m'encouragea à questionner librement le cheikh; je ne ressentais aucune gêne à intervenir et parfois à m'opposer aux réponses que je trouvais peu convaincantes. certains n'appréciaient pas mon comportement révérencieux à l'égard du cheikh. le cheikh a senti l'atmosphère tendue, il a essayé de calmer la situation en utilisant son esprit, il dit: "celui qui commence par une rencontre brûlante, finira par une vie brillante". le public considéra comme une grâce de la part du cheikh. le cheikh était intelligent et très expérimenté, il ne m'a pas laissé continuer mon intervention souvent provocatrice, il a raconté le conte suivant: "un jour, un homme savant assiste à une conférence donné par le sage pieux, l'homme pieux demanda au savant d'aller se laver; le savant est allé se laver, après quoi il revint à la classe, l'homme pieux répéta sa demande "va et lave-toi", le savant partit se laver pour la deuxième fois, pensant qu'il ne s'était pas lavé correctement, quand il revint en classe, l'homme pieux lui demanda de se laver de nouveau, l'homme savant se mit à pleurer, et dit: "maître, je me suis lavé de tout mon savoir et de tous mes actes, et il ne me reste que ce qu'allah va m'octroyer par tes mains". a ce moment- là , l'homme pieux dit: "maintenant tu peux t'asseoir"." je me rendais compte alors que j'étais visé par le cheikh et chacun des présents le comprenait également. ils m'ont demandés de garder le silence, et de montrer plus de respect en présence du cheikh, afin de ne pas échouer dans ma vie. ils basaient leurs arguments sur le verset coranique suivant: "o vous qui avez cru! n'élevez pas la voix au-dessus de alors j'ai reconnu mes limites, j'ai obéi à leur ordre et le cheikh m'a gardé auprès de lui, durant trois jours, pendant lesquels je lui posais beaucoup de questions, dont quelques unes pour tester ses connaissances. le cheikh savait cela, et il me répondait qu'il y avait deux interprétations, et deux significations du coran. l'une révélée apparente, et l'autre caché à un septième degré. il a ouvert son coffre personnel, qui contenait la chaîne traditionnelle des pieux et des savants sages qui le reliait avec l'imam ali ibn abi-taleb, et à travers beaucoup de saints tel que "abdoulhassen-chadhili".
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