COMMENT J'AI ETE GUIDEnous entrâmes dans sa maison, il était entouré par plusieurs étudiants enrubannés, il se leva pour souhaiter la bienvenue. on me présenta à lui et il m'accueillit chaleureusement, me fit asseoir à ses côtés. il me posa des questions sur la tunisie et l'algérie, sur les grands savants célèbres tel que ai khidr hussaîn, tahar ibn achour et d'autres. j'ai été passionné par sa conversation et malgré sa dignité, son prestige et le grand respect qu'il inspire à ceux qui l'entouraient, je me sentais à l'aise avec lui, comme si je le connaissais depuis longtemps. j'ai beaucoup apprécié cette rencontre qui m'a apporté de nombreuses connaissances car j'écoutais les questions des étudiants et les réponses qu'il leur donnait, j'ai compris à ce moment précis la valeur d'un dialogue de confiance avec ces oulémas vivants qui peuvent répondre à bien des questions directement et clairement. je devins alors convaincu, que les chiites étaient bien des musulmans adorant dieu l'unique, et croyant au message de notre prophète mohammed. seulement au début j'avais beaucoup de doutes, un esprit me soufflait et m'inspirait que tout ce que je voyais n'était que du théâtre ou peut-être ce qu'ils appelaient la "takya", c'est à dire montrer des actes contradictoires aux croyances, mais ces suspicions se dissipaient, les sentiments ont disparus très vite, car il était impossible que des centaines de personnes s'accordent pour me jouer cette comédie, qui suis-je ? en quoi pourrais-je les intéresser pour qu'ils se jouent de moi ? puis voici leurs livres anciens qui étaient écrits depuis des siècles et ces livres nouveaux imprimés récemment depuis quelques mois, tous professaient le monothéisme et invoquaient la bénédiction sur le prophète mohammed, comme j'ai pu le constater moi-même dans leurs introductions et préfaces. même ici dans la maison du sayed, le célèbre savant, connu en irak et en dehors de l'irak, à chaque fois que le nom de mohammed était prononcé toute l'assemblée prononçait à haute voie : " o dieu que ta bénédiction et ton salut soit sur mohammed ainsi que sur sa descendance purifiée. " pour faire la prière nous sommes allés dans une mosquée mitoyenne, sayed baker-sadr était l'imam et dirigeait les prières du -dhohr- et -asr'. je me sentais comme vivant parmi les compagnons du prophète, un jeune qui avait une voix très émouvante récitait des invocations entre les prières pour glorifier dieu et bénir son messager. "que dieu bénisse mohammed et les descendants de mohammed", tel était le cri de tous a la fin des prières et des invocations. après les prières il restait dans le "mihrab" pour répondre aux questions des fidèles, quelques uns venaient lui chuchoter des confidences, il répondait alors discrètement aux affaires personnelles, la personne qui obtenait la réponse à sa question lui baisait la main avant de le quitter je ne pouvais qu'éprouver de l'admiration pour ce savant si digne, résolvant les problèmes, et vivant les inquiétudes de tous ceux qui s'adressaient à lui. je suis retourné avec lui dans sa maison, il m'a comblé de générosité, et d'hospitalité jusqu'à ce que je finisse presque par en oublier ma famille et mes proches. je sentais qu'il suffisait d'un mois seulement avec lui pour que je devienne chi'ite à cause de son comportement, de sa modestie et de la distinction de ses mœurs. a chaque fois que je le regardais, il me souriait et me demandait si j'avais besoin de quelque chose; durant quatre jours je ne le quittais que pour dormir.
|