Essai stylistique : L'art littéraire dans le discours de Fatimah al-Zahrâ' (p) |
Ø°Ùيادَةً Ù„ÙعÙبادÙه٠عَنْ Ù†ÙقْمَتÙÙ‡ÙØŒ |
Et pour les pousser vers Son Paradis
wa hiyâchatan lahum ilâ jannatihi. |
ÙˆÙŽØÙياشَةً Ù„ÙŽÙ‡Ùمْ إلى جَنَّتَتÙÙ‡Ù |
C’est la section consacrée à l’attestation de l’unicité. Elle comprend des groupes sémantiques dont chacun renferme trois ou parfois deux phrases ou unités linguistiques. Deux d’entre elles ne comporte pas de rimes tout en ayant des finales et des rythmes bien assortis. Bien entendu cette différence et cette uniformité rythmiques ont leur justification artistique et sémantique comme nous allons le voir.
Commençons par l’analyse, l’explication et l’appréciation de ces groupes introductifs propres à l’unicité sur le plan de l’esthétique des images qui les sous-tendent.
Le premier groupe composé de trois phrases ou unités ou images s’appuyant sur un axe, en l’occurrence « kalimah (mot), kalimat al-tawhîd (le mot de l’unicité) ». Ce mot « kalimah » est ici un symbole chargé d’évocations diverses puisque le texte a fait du concept de « tawhîd - unicité» un « mot / kalimah » qui constitue une image représentative pouvant désigner plus d’une signification, puisque d’une part il est le symbole de l’unicité en tant que concept spirituel «doctrinal », ce qui lui octroie le sens de «philosophie » ou « position idéologique », et d’autre part le texte l’a chargé d’une signification sensorielle à savoir le mot prononcé, le signifiant, c’est-à -dire la prononciation de la formule « J’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah ». C’est pourquoi nous remarquons que le sermon lie la prononciation au «ta’wîl / herméneutique, exégèse » en faisant de «ikhlâç - pureté de l’intention » l’explicateur de ce mot prononcé, et non pas sa simple prononciation (de ce mot). Si nous considérons le mot « ta’wîl / herméneutique / exégèse » dans son sens étymologique qui signifie soit l’interprétation ou l’explication du sens caché et non apparent du mot, soit la multiplicité de sa signification (équivoque), la métaphore ou l’image en question signifie que notre prononciation du «mot » : «il n’y a de Dieu qu’Allah » n’a de sens que si elle est accompagné de l’«ikhlâç / l’intention pure, la sincérité », et dès lors le «ta’wîl / herméneutique – exégèse » devient l’interprète intérieur de l’apparence du mot. Ce résultat auquel nous sommes parvenu s’accorde avec l’image qui vient tout de suite après, à savoir «dhammana-l-qulûb mawçûlahâ = fait en sorte que les coeurs parviennent instinctivement à saisir le sens de l’unicité dans sa pureté », étant donné que le cœur est le réceptacle du concept de la sincérité-pureté. Ainsi la seconde image est un développement organique de la première puisqu’elle est chargée d’expliquer que pour faire parvenir «la pureté-sincérité » à la signification visée par le sermon, c’est le cœur qui renferme le sens de « la sincérité » associée ou inhérente au mot «Unicité ». Quant à la troisième image, elle est le couronnement ou l'éclaircissement du concept de la sincérité dans l’unicité car elle lui confère sa signification réelle requise. C'est pourquoi elle a utilisé la métaphore de la lumière pour indiquer que la signification réelle de l’Unicité a été éclairée à travers les opérations intellectuelles que l’homme effectue pour parvenir au concept de l’Unicité.
Ensuite un nouveau groupe de phrases s’applique à développer organiquement le premier groupe, puisque les images de celui-ci a éclairci le concept de l’unicité, et celles du second va élucider les «Attributs » de l’Unique (Allah, le Sublime).
Par la suite nous rencontrons trois groupes dont chacun se compose de deux images (à la différence des groupes qui les précèdent ou les suivent lesquels comportent trois images ou plus, comme nous allons le voir à la fin de cette partie.
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