Essai stylistique : L'art littéraire dans le discours de Fatimah al-Zahrâ' (p)Enfin il ne faut pas oublier les traits semantiques liés aux outils d’analogie, d’oppositiion, de symétrie, de répétition ou de consécution. Dans le domaine de la consécution par exemple, nous avons cette série : “Muthqat-ach-châribi, wa nuhzat-at-tâmi‘i, wa qubsat-al-‘ajlâni, wa mawti’-il-aqdâmi “ « bi-hammi-ri-jâli, thu’bân-il- ‘arabi, maraddata ahl-il-kitâbi » " Dhâriban thabajahum, âkhithan bi-akdhâmihim, Dâ ‘iyan ilâ sabili rabbihi… » Et dans le domaine de l’opposition : «mon père à moi, à l’exclusion de vos femmes; le frère de mon cousin, à l’exclusion de vos hommes », «chque fois qu’ils allument un feu, Allah l’éteint »; «appellant au chemin de son Seigneur par la sagesse et la bonne parole [23] / il brise leurs idoles [24] » etc Bref, ces différentes formes de fomulation, ont en soi leur propre esthétique d’une part, et d’autre part, leur esthétique architecturale rendue par la cohésion entre les différents éléments du sermon. En outre cette esthétique progresse ou se développe lorsque nous suivons le texte par le plus important tournant vers lequel le sermon se dirige sur le plan de la structure architecturale et sur le plan de la signification qu’elle vise. Ce tourant, comme nous l’avons signalé au passage antérieurement, est le lien que que la sainte Fatima a établi entre le jihad de son père, et son recours à Ali (p) à cet effet, lorsqu’elle a dit que «chaque fois que les polythéistes ouvrent leur bouche » [25], il «lance son frère dans la bouche du serpent » [26], et par ce lien qu’elle établit entre les deux personnalités, elle les unifie (surtout qu’elle a uni l’expression «le frère » qui participe maintenant au jihad –l’Imam Ali (p)- l’autre «frère », le Prophète (P), par l’expression «le frère de mon cousin à l’exclusion de vos hommes». Naturellement, lorsque la sainte Fatima a employé dans une précédente partie, l’expression «le frère de son cousin », elle s’agissait d’établir le lien de parenté, alors que dans la présente partie, elle a réintroduit son «frère », parce qu’elle aborde ici son jihad, et le «testament » avec tout ce que celui-ci évoque par des associations mentales entre «le testament » et «et le lien de fraternité », comme c’est le cas entre «la prophétie de Moise (p) et le testament de Hâroun (p) » ce qui présente une analogie, à cette différence près que le Phophète (P) n’a pas manqué de préciser «sauf qu’il n’il n’y a pas de prophète après moi ». Bref, par cette unification des deux « frères », le sermon entre au cœur de l’idée visée, en décrivant comme suit le rôle de l’Imam Ali (p) sur la scène des événements :
|