Essai stylistique : L'art littéraire dans le discours de Fatimah al-Zahrâ' (p)



"Il a communiqué le Message, en affichant l’avertissement, Se détournant de la voie tortueuse des polythéistes, Supprimant leurs chefs"

Et après qu’il a subi « les épreuves des miséreux des Arabes et les orgueilleux parmi les Gens du Livre etc…»,  il a fait appel au soutien de de son frère pour combattre ces polythèsite «il a lancé son frère dans les flammes des guerres Â» 

Voyons à présent comment le sermon de Fatima (p) a établi artistiquement le lien entre son père par le biais de son recours au jihad et son sauvetage de la société du bord de l’abîme de Feu, de sa confrontation avec les miséreux des Arabes et l’envoi de de son frère Ali (p) vers les flammes de ces guerres, et l’Imam Ali (p) par le truchement de son jihad, et ensuite comment elle a lié tout ce qui précède à son but de mettre en évidence le droit prioritaire de Ali (p) à la nouvelle direction de la société musulmane….

Nous venons de mettre en évidence comment sur le plan de la structure architercturale générale du sermon celui-ci a établi le lien entre les personnes du Prophète (P) et de l’Imam Ali (p). Il reste à examiner la formulation métaphorique, rythmique et sémantique de cette partie du sermon.

Notons d'abord, comme nous l'avons déjà signalé, le fait d’émailler le sermon, implicitement et explicitement, de donnnées coraniques, constitue un trait saillant dans le style de Fatima (p). En voici quelques exemples illustratifs : «128. Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous….» [17], «Appellant au sentier de son Seigneur par la sagesse et la bonne exhortation» [18], «craignant de vous faire enlever par des gens. Â» [19], « Toutes les fois qu'ils allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. Â» [20] On peut remarquer que c’est la métaphore et non l’assimilation qui prédomine le texte dans cette partie : «ont fait cesser les murmures des Satans Â», «les canailles de l’hypocrisie Â», «le nÅ“ud de la mécréance Â», «goutte d’eau pour l’assoiffé Â», «une flamme pour les gens pressés Â», «les loups des arabes Â», «la corne de Satan Â» etc…La raison artistique de ce choix du style métaphorique est que probablement le sermon ne cherche pas ici à faire connaître les principes du Coran pour convenir au style assimilatif, mais à présenter les combats et le jihad, ce qui requiert des métaphores qui confèrent à ce phénomème le caractère d’un autre phénomène ou  qui mettent à nu les louvoients et les déviations qui marquent le comportement, comme lorsque les murmures sont prêtés aux satans, le nÅ“ud à la mécréance, la corne à l’égarement…

Outre la métaphore, la métonymie et le symbole occupent une bonne place dans cette partie. L’exemple en est «lieu de la pose du pied Â» Â« al-nuqqar al-bîdh Â» ‘"al-khumâç». Notons que le symbole vise à dévoiler ce qui est illimité ou indiquer quelque chose à travers un masque particulier, comme lorsque les «viridiques Â» sont désignés par la métaphore «le ventre plat / al-khomâç» et les abstinents par «les blancs / al-nuqqar al-bîdh», ou encore pour désigner le trait de la servilité illimité par l’expression «le lieu de la pose des pieds  / mawdhi'-il-aqdâm» car celle-ci indique le dernier degré que l’on puisse imaginer de la servilité, le pied étant le symbole de la bassesse, du piétinement au sens le plus large du terme.

En tout état de cause toutes ces figures de style ou de rhétorique : les métaphores, les symboles, les références implicites ou explcites aux éléments coraniques contribuent activement à éclaircir les significations spécifiques que le sermon vise. Par exemple, lorsque la noble al-Zahra’ vise à décrire la société préislamique par ses traits les plus vils dont la servilité ou la peur, on la voit recourir aux citations implicites ou explicites des éléments coraniques.tels que « craignant de vous faire enlever par des gens Â» [21], aux symboles «les lieux de la pose du pied Â» et à la métaphore «goutte d’eau pour l’assoiffé Â» et ainsi de suite Â» Ces images (symboles, éléments coraniques,  métaphore) expriment l’état de peur et de servilité dans son sens le plus large.

Il en va de même pour tous les phénomènes et traits caractéristiques. Ainsi lorsqu’elle vise par exemple à présenter les traits du Prophète (P), elle fait appel aux mêmes outils d’expression, c’est-à-dire  (métaphore, éléments coraniques implicites ou explicites) : Â«frappant leur centre Â», Â«Appellant au chemin de son Seigneur», «se détourant du chemin des polythéistes Â». Cette façon de présenter ces traits exprime leurs significations les plus larges et les plus intégrales : par exemple «frapper le centre Â» tel qu’il est exprimé en arabe métaphorique «dharb-al-thabaj Â»  signifie l’anéantissement du centre ou ou le mouvement militaire qui incarne la force de l’ennemi, et le détournement du chemin des polythéistes dénote l’ecrasement de leurs traditioins, la communication du Message d’Allah par «la sagesse et les bonnes paroles» est la manière idéale dans des contextes excluant la solution militaire. Il en va de même pour son ébauche des traits des  difféerents types des déviationnistes,  comme dans l’image métaphorique «les loups des arabes Â», l’image implicitant un élément coranique «les insoumis des gens du livre Â», et l’image symbolique «le groupe féroce parmi les polythéistes»; chacune de ces images dévoilent la fourberie des différents types de l’ennemi Â«les loups Â», les plus louvyants parmi eux «maraddah / les indociles Â» , les plus féroces «le serpent et les lions / fagharet fâghirat.., Â»    Ainsi les trois niveaux de l’image, et les significations de la situation liées aux traits de la personnalité du Priophète (P) dans son jihad missionnaire (communiquer le message) et militaire, et aux traits de a soicété obscurantiste (sa décadence culturelle et sa fuite face au Message) à laquelle il était missionné, ces significations jouent leurs rôles vivants dans l’éclaircissement des situations comme nous venons de le voir.

Sur le plan rythmique :   Il  faut savoir que cette partie (comme toutes les autres) n’emploie jamais un son sans qu’il ne soit soumis à la même précision sémantique dans le choix de l’image, de l’événement, de la situation et leur place dans le sermon. Ainsi nous remarquons que la situation ou l’événment que ce soit dans une unité parielle (phrase) ou sa grande unité (une série de phrases) choisit des finales [22] soient indépendantes oient unies (rimées), selon l’exigence la signification pour la situation ou l’événement. Ainsi, lorsque la sainte Fatimah dit :

«lâ aqûlu ghalatan (je ne parle pas faussement ou injustement)



back 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 next