Essai stylistique : L'art littéraire dans le discours de Fatimah al-Zahrâ' (p)«Dhaharat fîkum hasîkat-un-nifâqi [32] / (Apparaît en vous alors l’hostilité de l’hypocrisie) fa-khatara fî ‘araçâtikum [33] / Et il s’est pavané dans vous cours a wasamtum ghayra ibilikum [34] / Vous avez ainsi marqué de fer des chameaux qui n’etaient les vôtres Chacucn de ces trois segments comprend une série d’images qui dessinent une tranche des types du comportement des gens, puis, nous nous confrontons à d’autres segments et tranches diverses dont nous exposons les images et la structure selon leur ordre dans le serment : Examinons tout d’abord le premier segment : «Dhaharat fîkum hasîkat-un-nifâqi / (Apparaît en vous alors l’hostilité de l’hypocrisie) Que sous-tendent cette image et les suivantes comme traits esthétiques et sémantiques ? La noble Zahrâ’ a décrit la position ou l’attitude de ces gens comme hypocrite et a mis l’accent sur le mot «hasîkat » qui signifie rancune et agression. Or il ne fait pas de doute que l’hypocrisie recèle nécessairement une rancune ou une agressivité, puisqu'elle consiste tout simplement à montrer une chose et à en cacher une autre : montrer la foi et cacher la mécréance ou la désobéissance. Montrer la première par inérêt personnel, et cacher la seconde par tendance ou penchant naturel de l’hypocrite. Donc cette flatterie est accopagnée forcément de sentiments de rancune et d’agression. C’est pourquoi la manifestation de cette rancune ou agression après qu’elle a été dissimulée au fond, apparaît avec la disparition du climat qui a imposé l’hypocrisie de la personnalité. C’est dire que le Medssager d’Allah (P) ayant été transféré vers l’autre monde, les raisons de la manifestation de ce qui est contraire à ce qui est dissimulé ont disparu et les inclinations cachées- en l’occurrence la rancune ou l’agression- font surface. Lorsque ce qui est dissimulé au fond fait surface et que ses traces se manifestent, comme nous le suggère la seconde métaphore «samala jilbâb-ud-dîni – L’habit de la religion s’est décoloré». Maintenant que nous révèle la troisième image? «et le plus silencieux des égarés a enfin parlé », ce qui est une suite naturelle à ce qui précède puisque la vérité de ce qui était caché s’est manifestée, manifestation qu’incarne la métaphore qui confère le caractère de la «parole » à la dissimaulation en question, ou comme l’exprime l’image «le plus silencieux des égarés a fini par parler », c’est-à -dire celui qui gardait le silence, symbole de la dissimulation de l’hypocrite.
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