L'ECOLE D'AHLOUL BAYTla résistance politique la résistance politique a joué un grand rôle dans la vie politique de la ummah chaque fois que celle-ci avait affaire à un gouvernant qui n'appliquait pas les lois d'allah et la justice islamique. chacun des saints imams d'ahl-ul-bayt -qui occupaient la place de la direction politique à leurs époques respectives- symbolisait, incarnait et légitimait l'opposition aux yeux des musulmans qui refusaient la déviation et l'injustice du gouvernant. les califes omayyades d'abord, et ensuite abbassides, dont l'histoire n'ignore pas qu'ils se sont écartés de l'islam et qu'ils ont soumis les musulmans à des oppressions et des injustices que la chari'ah réprouve totalement, connaissaient la position élevée et la popularité dont jouissaient les saints imams d'ahl-ul-bayt auprès de la ummah, et déployaient tous les moyens, terreur, subornation, assassinat, emprisonnement, etc. pour s'en débarrasser et les éloigner de l'opinion publique. ainsi, dès l'accession de l'imam 'alî au califat, mu'âwiyeh, le futur fondateur du règne omayyade, s'est rebellé, alors qu'il n'était encore que le gouverneur de la syrie, contre le calife légitime. puis il s'est rebellé encore contre le califat légitime de l'imam al-hassan, et après avoir obligé celui-ci à renoncer au pouvoir, il a continué à le persécuter et à terrifier ses partisans et ses proches, pour en finir une fois pour toutes avec lui en l'empoisonnant, en l'an 50 de l'hégire. quant à yazîd ibn mu'âwiyeh, il a suivi les traces de son père, en assassinant atrocement l'imam al-hussayn, et avec lui une constellation de ses proches et partisans pieux, lorsque l'imam a refusé de se soumettre à un "calife" imposé et qui, de plus, violait tous les interdits de l'islam. après l'assassinat de l'imam al-hussayn, les regards des musulmans se sont tournés vers son fils, l'imam 'alî ibn al-hussayn zayn al-'abidîn, pour voir en lui le symbole de l'opposition au règne omayyade despotique, et attendre de lui le premier signal d'un nouveau soulèvement. et de son vivant, plusieurs révoltes ont éclaté pour défendre les ahl-ul-bayt et venger le sang de l'imam al-hussayn et de ses compagnons. on peut citer la révolte de médine, la révolte de la mecque, le soulèvement d'al-mukhtâr, le soulèvement d'al-tawwâbîn. durant toute sa vie, ce saint imam incarna, aux yeux de la ummah, le sommet de l'opposition -bien qu'il n'ait entrepris aucune action militaire contre les omayyades, qui l'épiaient et le surveillaient de près. mais c'est son attitude de refus passif et silencieux de yazîd ibn mu'âwiyeh, puis de ses successeurs, marwân ibn al-hâkim, 'abdul-malik ibn marwân et de leurs collaborateurs, qui exprimait avec éloquence son opposition au pouvoir en place. en raison des circonstances, l'imam zayn al-'abidîn montrait son opposition par des moyens détournés. ainsi, on peut trouver dans ses "prières de demande" (323) (du'â', supplications) tous les éléments d'une opinion politique et doctrinale claire qui ne laisse aucun doute sur son attitude d'opposant. de même, il a exprimé clairement son opposition lorsqu'il a manifesté sa sympathie et son affliction pour al-mukhtâr qui s'était révolté contre les omayyades pour venger l'assassinat de l'imam al-hussayn. c'est son fils, l'imam muhammad al-bâqir, qui prit la direction de l'opposition après lui et qui subit, de ce fait, de nombreuses persécutions de la part des gouvernants omayyades, et de hichâm ibn 'abdul-malik en particulier. a son époque, un soulèvement éclata, dont la figure de proue était son frère, zayd ibn 'alî ibn al-hussayn. le calife omayyade, hichâm ibn 'abdul-malik, qui avait la certitude que la source de la prise de conscience politique et du soulèvement était l'imam muhammad al-bâqir, ainsi que son fils ja'far al-Çâdiq, les convoqua et les fit venir de médine à damas, sa capitale. lorsque l'imam entra à la cour du calife, il salua de la main tous les assistants, mais pas le calife, et il s'assit sans lui demander la permission.
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