L'ECOLE D'AHLOUL BAYTun autre exemple encore, concernant la forme obligatoire de l'inclination (pendant la prière) : - les hanafites affirment que l'on peut s'incliner n'importe comment, et à n'importe quel degré. - les chi'ites, les hanbalites, les mâlikites et les châfi'îtes disent qu'il faut s'incliner jusqu'à ce que les paumes des mains atteignent le niveau des genoux, et que l'on doit marquer un temps de stabilité dans cette position (7). par ailleurs, les différends et les divergences entre les ecoles "sunnites" touchent parfois des questions plus fondamentales et dépassent les divergences entre "sunnisme" et "chi'isme". ainsi, certaines de ces ecoles considèrent l'analogie (qiyâs) comme l'une des sources de la chari'ah, et qualifient d'impie quiconque la renie, alors que d'autres ecoles, toujours au sein même du "sunnisme", assimilent cette même analogie à une forme d'impiété. et lorsqu'on se réfère à l'histoire des conflits entre ces ecoles "sunnites", on rencontre des périodes où les différends entre elles atteignirent un tel degré de gravité et de tension que les savants religieux (uléma) de certaines d'entre elles sont allés jusqu'à décréter l'interdiction du mariage avec les adeptes d'autres ecoles "sunnites". mais, fait significatif, ces divergences et ces différends entre les ecoles sunnites, malgré leur gravité, n'ont jamais pris la forme d'une rupture constante comparable à il faut chercher les motifs de la division de la "communauté unique" dans des facteurs non pas religieux ou doctrinaux, mais plutôt politiques et relatifs à l'exercice du pouvoir, si l'on veut comprendre cette rupture -anormale- entre "sunnisme" et "chi'isme". ces facteurs sont au nombre de deux : 1- la succession du prophète à la tête de l'etat islamique. on sait, d'après de nombreux hadith authentiques (comme on va le voir dans ce livre) que le prophète, après avoir éduqué l'imam 'alî et après lui avoir assuré une formation spécifique concernant la chari'ah, l'a désigné pour lui succéder, afin qu'il poursuive son oeuvre d'éducation des musulmans et d'explication de la loi islamique, et afin qu'il transmette cette tâche à leurs descendants successifs communs (8), jusqu'au douzième imam d'ahl-ul-bayt.
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