L'ECOLE D'AHLOUL BAYT



sous le califat d'un autre abbasside, al-hâdî, l'étau de la répression se resserra autour de l'imam al-kâdhim et de l'ensemble des descendants de l'imam 'alî, notamment à la suite du soulèvement d'al-fakhkh. le calife avait même juré de tuer le saint imam : «qu'allah me fasse tuer, si je pardonne à mûsâ ibn ja'far !» selon les historiens, le calife était sur le point de mettre à exécution son serment d'assassiner l'imam, et l'exécution de celui-ci ne fut suspendue qu'in extremis, sur l'intervention d'al-qâdhî abû yûsof, un ami de l'imam abû hanîfah.

mais les épreuves de l'imam n'étaient pas terminées pour autant, car le calife décida de l'emprisonner pour l'empêcher de poursuivre le rôle éducatif et de direction qu'il assumait au sein de la ummah.

le saint imam ne put respirer un peu de paix qu'après la mort de ce calife.

toutefois, cette paix ne dura pas longtemps. lorsque hârûn al-rachîd accéda au califat, il convoqua à son tour l'imam mûsâ ibn ja'far al-kâdhim, et le fit venir à baghdâd. là, il s'ingénia à lui faire souffrir le martyre. il l'emprisonna, le tortura, l'enchaîna, on le traîna d'une prison à une autre des années durant, après quoi, le calife donna l'ordre à al-sindî ibn châhik, le chef de la police, de l'empoisonner, ce qui fut fait le 25 rajab de l'an 183 de l'hégire.

c'est l'imam 'alî al-redhâ qui succéda à l'imam mûsâ al-kâdhim. il devint vite un guide en vue et un dirigeant politique, qui imposa sa présence au pouvoir abbasside, en raison d'une part de sa forte personnalité et de sa popularité, et d'autre part de la montée de l'opposition. pour essayer de conjurer le danger qu'il représentait pour le pouvoir, le calife abbasside al-ma'mûn le contraignit à accepter le titre d'héritier présomptif. même contraint et forcé, l'imam n'accepta ce titre qu'en posant deux conditions :

1- il ne participerait pas aux affaires de l'etat ;

2- il accéderait au califat après la mort d'al-ma'mûn.

mais il mourut empoisonné en l'an 203 de l'hégire, alors qu'al-ma'mûn était encore vivant.

après sa mort en martyr, c'est son fils, l'imam muhammad al-jawâd, qui accéda à l'imamat et à la direction de l'opposition. il vécut la partie finale du califat d'al-ma'mûn, lequel le traita avec beaucoup de considération et le maria même à sa fille, umm al-fadhl, dans le but de s'attirer la sympathie de la ummah et de contenter l'opposition dont il était le chef spirituel. mais cette opération de charme ne changea rien à l'attitude de l'imam à son égard, et celui-ci se résolut à quitter baghdâd pour revenir à médine, la ville de son aïeul, le messager d'allah -afin d'y poursuivre ses activités scientifiques et de direction. mais après la mort d'al-ma'mûn et l'accession de son fils, al-mu'taçim, au califat, celui-ci, craignant l'influence de l'imam et ses activités, le convoqua à baghdâd pour le placer sous haute surveillance et l'éloigner de son fief et de sa base populaire.

selon les historiens, l'imam mourut l'année même de sa convocation dans la capitale califale, soit en l'an 225 de l'hégire.



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