L'ECOLE D'AHLOUL BAYTlorsque son fils 'alî al-hâdî accéda à l'imamat, et donc à la direction politique des affaires de la ummah - en l'an 225 h.-, les autorités abbassides, sous le califat d'al-mutawakkil -connu pour son penchant immodéré pour les divertissements, son impudence et son hostilité envers la famille du prophète- lui réservèrent un traitement encore plus sévère que celui qu'elles avaient fait subir à son père. en effet, ce calife haineux s'appliqua à éliminer les descendants de l'imam 'alî et leurs partisans, à les pourchasser, à les proscrire, à les priver de leurs ressources et à empêcher les gens de les aider. il avait une peur panique de l'imam et de son influence. aussi ne tarda-t-il pas à suivre l'exemple de ses prédécesseurs en lui faisant quitter sa ville, médine, pour samarrâ', où il fut assigné à résidence. le calife menaça à plusieurs reprises de le faire assassiner et de l'emprisonner. sa résidence connut plusieurs descentes de police. il était souvent complètement assiégé, et privé de contacts avec ses compagnons. les historiens et les hagiographes ont souligné les raisons pour lesquelles al-mutawakkil a tenu à faire venir l'imam en «selon les hagiographes, si al-mutawakkil a fait déplacer 'alî al-hâdî de la ville du messager d'allah [médine] à baghdâd, c'est parce qu'il détestait 'alî et sa descendance, et qu'il avait appris que l'imam jouissait d'une haute position et d'une grande popularité à médine. il avait donc peur de le laisser là -bas.» (331) après la mort de l'imam 'alî al-hâdî, en l'an 254 h., à samarrâ', son fils, l'imam abî muhammad al-hassan, qui avait été amené avec son père dans cette ville, poursuivit le rôle de son père et de ses grand-pères, et souffrit de la même répression. ayant adopté la mêmeattitude d'opposant à l'égard de la déviation abbasside, les autorités ne se montrèrent guère tendres envers lui. le calife al-muhtadî ibn al-wâthiq le fit détenir dans une prison dont les geôliers étaient tristement célèbres pour leur cruauté et la terreur qu'ils inspiraient. toutefois, l'imam avait une personnalité si charismatique que même ces hommes sans coeur finirent par se réformer et par suivre le droit chemin. l'imam al-hassan al-'askarî se trouvait encore en prison sous le califat d'al-mu'tamid. mais un jour, ce dernier ayant un problème délicat concernant une affaire d'irrigation entre des musulmans et des prêtres chrétiens, convoqua l'imam pour l'aider à le résoudre. l'imam ayant vite présenté la solution légale appropriée, le calife ordonna qu'on le libère ainsi que tous ses compagnons. ce bref exposé de l'histoire politique des ahl-ul-bayt et de leur lutte contre les gouvernants injustes de leurs époques respectives, est révélateur de l'homogénéité de leur ligne et de leur action. il est significatif aussi de leur mission sacrée et du plan préétabli selon lequel ils ont accompli leur tâche et assumé leur rôle. est-ce par un hasard fortuit que onze imams se succèdent, et que chacun d'eux devient le dirigeant de son époque, le guide de la ummah, et le plus érudit de ses contemporains ? regard sur les ecoles juridiques musulmanes À l'époque du saint prophète, les musulmans apprenaient de celui-ci les lois et les statuts qui régissaient les affaires de leur société et leurs actes de piété -statuts de la prière, de la famille, de l'héritage, du commerce, du jihâd, du pèlerinage, du louage de terre, de la justice - car c'est lui qui a porté le message, qui a appelé au droit chemin, et c'est lui qui était le porte-parole de la révélation.
|