ABU ZHAR AL GHIFARIaussitôt qu'il reçut cet ordre du prophète (p), abû zar partit avec son épouse pour l'endroit désigné. sa maladie fut dure à supporter pendant quelques jours, mais peu à peu il recouvra sa santé, ce qui lui permit de consommer son mariage avec son épouse. là , un problème se posa. après l'acte sexuel, l'islam exige que l'on prenne un bain rituel (ghosl) pour pouvoir accomplir les prières obligatoires. or, il lui était difficile de se procurer de l'eau. jusqu'alors il ne savait pas le mode de l'accomplissement du tayammum(2), lequel est justement prévu comme solution de rechange lorsque l'accomplissement du bain rituel est difficile ou impossible pour une raison ou une autre. ainsi, il se trouva dans l'embarras pendant un certain temps, ne sachant pas comment s'acquitter de ses obligations religieuses. finalement, le bons sens lui commanda d'aller voir le prophète. aussi enfourcha-t-il un chameau et se dirigea-t-il vers le messager d'allah. dès que le saint prophète aperçut abû zar, il lui sourit, et avant que ce dernier ouvre sa bouche, il lui dit: «abû zar! ne te soucie pas. l'eau est préparée pour toi ici et maintenant». en effet, une servante apporta l'eau, et abû zar put, ainsi, prendre le bain rituel. après quoi, il revint vers le prophète, lequel saisit l'occasion pour lui apprendre le mode de tayammum(3). alors qu'abû zar continuait à mener sa vie en compagnie du saint prophète, l'heure de la bataille de tabûk sonna en l'an 9 de l'hégire. selon les histoirens, lorsque le prophète (p) apprit que les chrétiens de la syrie venaient de prendre la ferme résolution d'attaquer médine avec une armée forte de quarante mille hommes envoyés par le roi de rome (hercule), il décida de prévenir cette attaque en marchant à la tête d'une force armée musulmane de trente à quarante mille hommes, sur la syrie. en même temps, il nomma `ali gouvernant adjoint de médine. une fois son armée levée, il quitta médine pour la syrie. après le départ du prophète (p), les hypocrites, s'évertuèrent à se moquer de `ali en lui disant que le messager d'allah l'avait laissé derrière lui pour porter son fardeau. voulant se démontrer que les hypocrites disaient là des mensonges, `ali décida d'aller voir le prophète. lorsqu'il rejoignit ce dernier à jaraf, il lui expliqua la raison de sa venue et la moquerie des hypocrites. le prophète (p) lui dit: «les hypocrites sont des menteurs. je suis venu ici après t'avoir désigné comme mon député. o `ali! n'es-tu pas content que ton grade soit monté! tu es à moi ce que hârûn fut à mûsâ, à cette différence près qu'il n'y aura pas de prophète après moi».(4) il voulait dire par là que de même que mûsâ avait nommé hârûn comme son député avant d'aller au mont tûr, de même lui (le prophète mohammad) l'élevait au rang de son représentant.(5) après cette explication, `ali retourna à médine et le prophète se dirigea vers tabûk qui se trouvait à une distance de dix étapes de damas et de médine à la fois, et sur la frontière de l'empire romain de l'époque. lorsque le messager d'allah atteignit tabûk, il y resta une vingtaine de jours. pendant son séjour dans cette localité, il s'appliqua à envoyer tout autour des brigades qui avaient pour mission principale l'appel à l'islam. mais aucune armée romaine ne vint à leur rencontre. le prophète (p) rebroussa donc chemin. pendant son retour, alors qu'il traversait la vallée de `aqabah thî fatq, les hypocrites projetèrent d'attenter à sa vie en effrayant son chameau pour qu'il le jette par terre. mais l'attentat fut un échec et le prophète fut sauvé par `ammâr ibn yâcir et huthayfah ibn yaman. après que le prophète eut traversé la vallée, il divulgua à huthayfah les noms des hypocrites qui avaient attenté à sa vie à la faveur de la nuit, et lui intima l'ordre de garder cela pour lui. des "compagnons"notables figuraient sur la liste des noms divulgués par le prophète.(6) selon tah-thîb al-tah-thîb, les gens impliqués dans cet attentat tentèrent en vain de savoir de huthayfah si leurs noms étaient sur la liste. finalement, l'un d'entre eux ne pouvant plus supporter sa trahison reconnut auprès de huthayfah sa participation à l'attentat: «que tu me le dises ou non, par allah, lança-t-il, j'ai été l'un d'eux». en tout état de cause, le prophète retourna sain et sauf à médine au mois de ramadhân. au moment du départ de l'armée des musulmans vers la bataille de tabûk, abû tharr se trouvait aux côtés du prophète. mais son chameau étant trop faible et trop maigre, il ne put pas aller à la même allure que la caravane. il réussit quand même à marcher sur la trace de celle-ci, mais avec un retard d'une distance de trois jours de voyage. il fit tout son possible pour rejoindre la caravane mais sans succès. il se sentit très affligé de ne pas pouvoir se joindre aux troupes.
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