ABU ZHAR AL GHIFARIle calife `othmân offrit le cinquième des butins d'afrique à son frère de lait, `abdullâh ibn sa`d ibn abî sarh. selon abul-fidâ, la valeur de ce cadeau était de 100.000 dinars ("usud al-ghâbah", vol. 7, p. 152). quant à ibn abî al-hadîd, il note qu'il le gratifia de tout le butin reçu de l'afrique de l'ouest sans rien en donner à aucun autre musulman ("charh nahj al-balâghah"). or, ce sa`d ibn abî sarh était celui qui avait embrassé l'islam avant la conquête de la mecque, émigré à médine et devint apostat. après son apostasie, le prophète décréta qu'il devait être exécuté, même s'il se trouvait accroché aux rideaux de la ka`bah. mais `othmân le cacha et intercéda auprès du prophète pour lui pardonner(83). puis `othmân alloua 200.000 dinars (en pièce d'or) à talhah ibn `abdullâh ("al-balâtharî", vol. 5, p. 7), et lui donna en même temps plusieurs sacs d'or et d'argent. tels sont quelques exemples qui jettent un peu de lumière sur le népotisme du 3e calife qui fit rouler les omayyades sur l'or appartenant aux musulmans. maintenant, il convient d'expliquer comment cette politique d'enrichissement à l'excès conduisit certains compagnons à devenir des amoureux de la vie d'ici-bas après la disparition du prophète, et comment ce bas-monde les vainquit. mais nous voudrions tout d'abord montrer, comme l'ont fait, la plupart des histoirens et des "traditionnistes", que cette générosité démesurée envers les omayyades était contraire à la volonté d'allah et de son prophète. en effet, allah avait qualifié ces mêmes omayyades d'"arabe maudit", et le prophète d'allah les désigna comme étant les gens maudits de la ummah. les théologiens sont unanimes pour dire que les omayyades avaient eu une rancune tenace envers le prophète (p). `ali dit que chaque nation souffre d'une calamité ou d'une autre. la calamité de notre ummah (nation) ce sont les omayyades.(84) mais, si personne ne conteste que selon le prophète et sa progéniture, les omayyades étaient une calamité pour la ummah, on ne saurait oublier que `othmân, au contraire, leur donna les moyens de sévir et de s'emparer de l'etat islamique en leur ouvrant grande la porte du trésor public. le 3e calife justifia son attitude en déclarant souvent: «le trésor public est le nôtre. nous le dépensons comme nous l'entendons. et nous n'accepterons aucune objection de personne».(85) a présent, voyons comment des compagnons proches parents du 3e calife s'enrichirent considérablement et comment cet enrichissement illégal constitua un vrai gaspillage. ainsi, zubayr ibn al-`awwâm était le gendre du calife. il laissa derrière lui après sa mort une fortune consistant en: 1- onze maisons à médine 2- deux maisons à basrah 3- une maison à kûfa
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