ABU ZHAR AL GHIFARI



les péripéties du soulèvement des mécontents contre

`othmân

après avoir subi continuellement toutes sortes d'oppression, souffert constamment de diverses tortures et persécutions et connu successivement plusieurs exils, et déportations, abû zar quitta ce monde éphémère à rabdhah, son dernier lieu de bannissement, mais le récit de son amour pour allah et pour le prophète reste encore gravé dans les mémoires et le restera sans doute toujours. ses discours et ses prêches qui reflètent sa véracité, sa droiture, sa sincérité et sa piété émeuvent encore les coeurs des croyants. abû zar reste vivant à travers sa personnalité exemplaire et sa conduite courageuse et il demeurera immortel par les principes qu'il défendait si chèrement.

personne ne conteste qu'il mourut sur le chemin d'allah. il souffrit le martyre et supporta l'insupportable uniquement pour défendre la vérité, établir et propager les principes authentiques de l'islam dans l'etat islamique. mais il est regrettable que ceux qui lui avaient causé tant de souffrances n'eussent pas eu de remords après sa mort. en témoigne le récit ci-après, rapporté par l'histoiren du 3e siècle de l'hégire, `ali ibn al-a`tham al-kûfî:

«lorsque les nouvelles de la mort d'abû zar parvinrent à `othmân, `ammâr ibn yâcer qui était près de lui dit: «qu'allah entoure de sa miséricorde abû tharr. o allah! atteste que nous prions de tout notre coeur et de toute notre âme pour qu'il soit couvert de miséricorde. o allah! pardonne-lui».

»dès que `othmân entendit ces mots de condoléances, il perdit son sang froid et dit: «idiot! tu connaîtras le même sort. ecoute-moi. je n'ai pas honte de l'exil d'abû zar et de sa mort dans le désert». `ammâr répliqua: «par allah! je ne finirai pas de la sorte».

»la réaction de `othmân à cette réplique fut d'ordonner immédiatement à ses courtisans: «mettez-le à la porte, expulsez-le de médine et envoyez-le au même endroit où a été envoyé abû zar. faites en sorte qu'il y mène la même vie qu'abû zar et ne le laissez pas revenir à médine tant que je resterai vivant».

»`ammâr rétorqua:«par allah! je préfère être près des loups et des chiens que de toi» et il s'en alla chez lui.

»lorsque les banî makhzûm - la tribu de `ammâr apprirent la nouvelle de la décision du calife de bannir `ammâr à rabdhah, ils furent enragés de colère, et se dirent que `othmân avait dépassé les limites de la décence. ils se réunirent en conseil au terme duquel ils décidèrent qu'il vaille mieux essayer de parvenir à un compromis avant de s'engager dans une épreuve de force. ils allèrent voir, dans ce but, `ali, lequel leur demanda: «pourquoi êtes-vous venus tous me voir à cette heure-ci?». ils répondirent: «nous avons un problème. ce calife a décidé de déporter `ammâr de médine à rabdhah. aie la bonté d'aller le voir pour le persuader, avec des mots gentils, de laisser `ammâr tranquille et de ne pas le bannir, afin d'éviter que des troubles n'éclatent qui seront difficilement domptables».

»l'imam `ali les écouta, les conseilla et leur demanda d'éviter toute action hâtive. il leur promit: «je vais voir le calife et j'essaierai de résoudre le problème. je suis sûr qu'il sera résolu pacifiquement. je suis pleinement conscient de la situation. je le ferai s'aligner sur votre point de vue».



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