ABU ZHAR AL GHIFARI



`abul-fida écrit dans son "histoire" qu'un nommé abû lu'lu' avait attaqué `omar le 24 thil-hajjah de l'an 23 h. selon "ta'rîkh al-kâmil" d'ibn al-athîr, lorsque `omar avait été blessé, on fit venir un médecin de la tribu de banî hârîthah pour le soigner. le médecin lui fit avaler du vin de datte, lequel ressortit à travers la blessure. puis on lui fit boire du lait, mais le lait aussi ressortit de la même façon. le médecin lui dit alors pour le rassurer: «o commandeur des croyants! fais ce que tu veux».

il est dit dans "kanz al-`ummâl" citant abû majliz que `omar demanda aux gens: «quelle personne voulez-vous qu'elle soit votre calife après moi?». quelqu'un s'écria: «zubayr ibn al-`awwâm». `omar dit: «vous voulez porter au califat un homme avare et discourtois!». une autre personne dit: «nous choisirons talhah comme calife». `omar répondit: «vous voulez comme calife quelqu'un qui a hypothéqué avec un juif, un terrain garanti par le messager d'allah!». une troisième personne proposa: «nous élirons `ali au califat». `omar dit: «par ma vie! si vous le faites, il fera tout pour vous maintenir sur le droit chemin malgré vous!». walîd ibn `uqbah intervint à son tour: «je sais qui sera le calife après toi». `omar se leva et lui demanda: «qui?». walîd répondit: «`othmân». or, selon huthayfah ibn al-yaman, on avait demandé à `omar, lorsqu'il était en parfaite santé qui serait le calife après lui, il avait répondu: «`othmân ibn `affân». al-walîd savait donc pertinemment que les jeux avaient été déjà faits, et la question de la succession déjà réglée. tout le reste n'était qu'un test visant à préparer les gens à accepter un choix déjà arrêté.

mullâ `ali qarî écrit dans "charh fiqh akbar" que lorsque `omar avait senti sa fin proche, il plaça la charge du califat entre `othmân, `ali, talhah, al-zubayr, `abdul-rahmân ibn `awf et sa`d ibn abî waqqâç et ordonna que le califat ne doive pas sortir du cadre de ces six personnes.

selon "ta'rîkh al-kâmil", après la désignation de ces six successeurs possibles, `omar ordonna à un nommé suhayb: «conduis la prière en assemblée pendant trois jours, enferme ces six candidats pressentis pour le califat dans une maison et surveille-les. si cinq d'entre eux tombent d'accord sur un candidat et un s'y oppose, tue celui-ci. si quatre d'entre eux s'accordent sur un candidat et deux s'y opposent, ceux-ci doivent être décapités. et si trois d'entre eux tombent d'accord sur un candidat et que les trois autres s'y opposent, `abdullâh ibn `omar doit être choisi comme arbitre et on doit donner raison, entre les deux groupes de trois candidats, à celui qui compte dans son sein `abdul-rahmân, alors que les trois membres de l'autre groupe doivent être exécutés».

or, il suffit d'étudier la personnalité de chacun de ces candidats, sa moralité et ses tendances, ainsi que les rapports entre eux pour comprendre que les dispositions de ce testament ne pouvaient qu'aboutir à la désignation de `othmân et à l'élimination de toute contestation ou objection. (38)

selon "ta'rîkh `abul-fidâ", `omar mourut le samedi, le 30 thil-hajjah. selon "charh fiqh akbar", après la mort de `omar et conformément à ses instructions une réunion du conseil consultatif se tint dans la maison d'une nommée fâtimah, soeur de ach`af ibn qays. d'après "ta'rîkh al-a`tham" (p. 112), les membres du conseil accordèrent à `abdul-rahmân ibn `awf le droit de choisir lui-même le calife. `abdul-rahmân tint la main de `ali et lui demanda trois fois: «si nous te choisissons comme gouvernant et imam, acceptes-tu d'agir conformément au livre d'allah, aux traditions du prophète et à celles des chaykhayn (abû bakr et `omar)?». `ali répondit: «evidemment j'agirai conformément au saint coran et aux traditions du prophète, mais (au lieu des traditions d'abû bakr et `omar) je décréterai les commandements religieux selon ma connaissance». `abdul-rahmân posa alors la même question à `othmân trois fois. `othmân répondit tout de suite: «oui, bien sûr, je le ferai». sur ce, `abdul-rahmân lui prêta serment d'allégeance, et les autres le suivirent.

selon "ta'rîkh al-kâmil" et "ta'rîkh `abul-fidâ", `ali constatant qu'il était l'objet de telles manoeuvres, dit à propos de cette prestation de serment d'allégeance: «aujourd'hui, ce n'est pas la première fois que vous avez obtenu la victoire par la conspiration. eh bien! il vaut mieux pour moi être patient. o `abdul-rahmân! par allah! tu as obtenu serment d'allégeance pour `othmân dans le but que le califat passera à vous par la suite».(39) `abdul-rahmân répondit: «o `ali! ne t'en fais pas». sur ce, `ali sortit de la maison, résigné: «Ça devait être ainsi». puis al-miqdâd dit: «o `abdul-rahmân! tu as laissé tomber `ali, bien qu'il soit, par allah, l'un de ceux qui sont avec la vérité et les plus judicieux».

d'après "ta'rîkh al-tabarî" et "ta'rîkh al-kâmil", al-miqdâd, dit aussi: «je n'ai pas vu un traitement aussi malveillant réservé aux membres de la famille du prophète après sa mort. je suis surpris de voir les quraych abandonner un homme que je considère comme étant le meilleur savant pieux (`âlim rabbâni) et le plus juste juge. par allah, si j'avais des partisans et des soutiens...!». ne le laissant pas terminer, `abdul-rahmân l'interrompit avec ces menaces déguisées: « o miqdâd! crains allah. tu pourrais avoir des ennuis».

dans "murûj al-thahab" al-mas`ûdî rapporte que `ammâr ibn yâcer se leva, à cette occasion dans le masjid al-nabî et dit: «o les quraych! puisque vous avez éloigné le califat des gens de la maison (ahl-ul-bayt) de votre prophète pour le placer tantôt ici et tantôt là, nous devons nous attendre à ce qu'allah vous l'arrache pour le remettre à quelqu'un d'autre, tout comme vous l'avez écarté de celui qui en est digne pour le conférer à quelqu'un qui ne le mérite pas». puis, miqdâd se leva, indigné: «je n'ai jamais vu de tels tourments infligés aux ahl-ul-bayt après la mort du prophète». `abdul-rahmân répondit: «o miqdâd! qu'est-ce que tu dis là?». miqdâd rétorqua: «pourquoi ne dois-je pas parler ainsi? je prends le parti des ahl-ul-bayt du prophète parce que la vérité est sûrement avec eux et avec eux seulement. o `abdul-rahmân! je suis surpris par l'attitude des quraych que tu essaies d'aider à prendre le pouvoir et qui ont conspiré pour éloigner la gloire du saint prophète des membres bénis de sa famille, après sa mort! o `abdul-rahmân! sache, par allah que si j'avais des partisans et des amis, j'aurais combattu les quraych tout comme je l'avais fait lors de la bataille de badr».

selon "ta'rîkh al-tabarî", `ammâr ibn yâcer dit à cette même occasion: «o gens! allah nous a honorés avec sa religion et nous a accordé la grandeur grâce au saint prophète. pourquoi voulez-vous arracher le califat aux ahl-ul-bayt de votre prophète?!».



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