ABU ZHAR AL GHIFARI



le prophète (Ç) dit: «il n'y a entre le baldaquin du ciel et le tapis de la terre, personne qui dépasse abû zar quant à sa véracité»(9).

expliquant ce hadith, al-`allâmah al-subaytî écrit: «le saint prophète, s'adressant à ses compagnons dit: "qui parmi vous me rencontrera le jour des comptes dans la même condition que je l'aurai quitté dans ce monde?". a cette question tout le monde se tut sauf abû zar qui dit que ce serait lui. le saint prophète approuva: «il n'y a pas de doute. tu as raison», avant d'ajouter, en s'adressant à ses compagnons: «o mes compagnons! rappelez-vous bien ce que je vais vous dire. il n'y a personne entre la terre et le ciel qui soit plus véridique qu'abû zar»(10).

dans son livre "hayât al-qulûb", al-`allâmah al-majlici a mentionné ce hadith en le faisant suivre par d'autres récits dans le même sens.

ibn bâbawayh, citant des sources dignes de foi, écrit: «quelqu'un a demandé à l'imam al-Çâdiq si abû zar était meilleur que les gens de la maison du prophète ou si c'est bien le contraire? l'imam répondit: "combien de mois y a-t-il dans une année?". "douze", répondit l'interlocuteur. "parmi ces douze mois, combien quel est le nombre des mois sanctifiés?"demanda encore l'imam. "quatre", répondit l'interlocuteur. "le mois de ramadhân fait-il partie de ces quatre mois?" poursuit l'imam. "non", dit l'homme. "ramadhân est-il meilleur que les quatre mois sanctifiés ou le contraire?"continua l'imam. "le mois de ramadhân est meilleur", fit l'interlocuteur. "tel est aussi notre cas nous les ahl-ul-bayt. on ne peut comparer personne à nous"».

un jour abû zar était assis en compagnie d'autres personnes qui étaient en train d'évoquer les mérites des notables de la ummah. abû zar dit: «`ali (ibn abi tâlib) est le meilleur de cette nation, il est celui qui répartit les gens entre le paradis et l'enfer; il est le Çiddîq (le véridique) et le faroûq (celui qui distingue le vrai du faux) de la ummah, et la preuve d'allah auprès d'elle». en entendant ces éloges, les hypocrites de l'assemblée se détournèrent la face, et le traitèrent de menteur. abû amâmah se leva sur-le-champ, alla voir le prophète et lui rapporta l'incident. le prophète dit alors: «il n'y a personne entre le ciel et la terre qui soit plus véridique qu'abû zar».

le même livre, se référant à d'autres sources parfaitement crédibles, relate que quelqu'un demanda un jour à l'imam j`afar al-Çâdiq si le hadith du prophète ci-dessus cité était authentique, l'imam répondit par l'affirmative. l'interlocuteur demanda alors: «quelle est dans ce cas la position du saint prophète, de l'imam `ali, de l'imam al-hassan et de l'imam al-hussayn». l'imam al-Çâdiq répondit: «nous sommes comme le mois de ramadhân qui renferme une nuit pendant laquelle l'adoration d'allah est égale à celle accomplie durant mille mois, alors que les autres compagnons sont comme les mois sanctifiés par rapports aux autres mois de l'année. personne ne peut être comparé à nous, les ahl-ul-bayt».

il ressort clairement du hadith susmentionné du saint prophète qu'abû zar n'avait pas d'égal dans sa véracité. le commentaire et l'explication de ce même hadith, faits par al-subaytî, nous indiquent qu'abû zar aurait quitté ce monde dans la même condition dans laquelle le saint prophète l'avait quitté, et qu'il le rencontrera dans cette même condition le jour de la résurrection. en fait, la persévérance d'abû zar dans la voie qu'avait tracée le saint prophète révèle son incomparable vertu. les théologiens s'accordent pour dire qu'abû zar ne s'était écarté, même pas d'un petit pouce, de la ligne du prophète. après la disparition du messager d'allah, même un compagnon comme salmân était contraint de prêter serment d'allégeance au pouvoir, et il fut tellement battu un jour dans le masjid que son cou en devint ballonné. mais abû zar ne consentit jamais à se taire.

al-`allâmah al-subayti écrit: «abû zar était l'un de ces adeptes du saint prophète, qui collèrent sur leur voie et restèrent fermement fidèles à leur convention avec allah. il obéit au saint prophète très sincèrement, suivit ses traces et imita sa conduite. il ne quitta l'imam `ali même pas l'espace d'une seconde, le suivit jusqu'à la fin et reçut les bénéfices de la lumière de son savoir"».

al-`allâmah al-majlicî écrit: «ibn bâbwayh rapporte le récit suivant de l'imam al-Çadiq: "un jour abû zar passa chez le prophète à un moment où il parlait en privé avec jibrâ'îl (l'archange gabriel) qui avait pris la forme de dahyah al-kalbî. abû zar se retira, présumant que dahyah al-kalbî tenait une conversation privée avec le messager d'allah. après son départ jibrâ'îl dit au prophète: "o mohammad! abû zar vient d'arriver, mais il est reparti tout de suite sans me saluer. crois-moi que s'il m'avait salué, j'aurais certainement répondu à sa salutation. o mohammad! abû zar porte sur lui une invocation que les habitants du paradis connaissent bien. ecoute! quand je retourne au ciel, interroge-le sur cette invocation". le prophète (p) dit: "d'accord". lorsque jibrâ'îl repartit et qu'abû zar revint chez le prophète, celui-ci lui demanda: "o abû zar! pourquoi ne nous as-tu pas salués quand tu es venu tout à l'heure?". abû zar répondit: "quand je suis venu, dahyah al-kalbî était assis à côté de toi et tu tenais une conversation avec lui. je pensais que vous aviez des choses privées à vous dire et j'ai estimé qu'il n'était donc pas convenable de vous interrompre. aussi, ai-je rebroussé chemin". le saint prophète lui dit: "ce n'était pas dahyah al-kalbî, mais jibrâ'îl éguisé en ce personnage. o abû tharr! il m'a dit que si tu l'avais salué, il aurait répondu à ta salutation. il m'a informé aussi que tu possèdes une invocation bien connue parmi les gens du ciel". abû zar se sentit très gêné et exprima son regret. puis le saint prophète lui dit: "o abû zar! j'aimerais connaître la prière que tu récites et dont parlent les gens des ciels". abû zar lui récita alors la prière suivante:

"allâhumma innî as'aluka-l-amna wa-l-îmâna bika wa-t-taçdîqa bi-nabiyyika wa-l-`âfiyata min jamî`-il-balâ'i wach-chukra `ala-l-`âfiyati wa-l-ghinâ `an chirâr-in-nâss» (= o allah, je te demande de m'accorder la sécurité et la foi en toi, la croyance à ton prophète, l'évitement de tous les malheurs, la reconnaissance pour la bonne santé, le non-besoin des méchants parmi les gens)"(11).



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