ABU ZHAR AL GHIFARI



sur ce même sujet, mohammad ibn `ali ibn al-a`tham al-kûfî, écrit:

«`ali dit au calife `othmân: "ne lui fais rien. s'il était un menteur, il pâtirait de ses mensonges, et s'il disait la vérité, tout ce qu'il dit se vérifiera". `othmân n'apprécia pas les remarques de `ali, et lui dit sur un ton de colère: «poussière dans ta bouche». `ali lui rétorqua en lui retournant l'injure, tout en ajoutant: "o `othmân! qu'est-ce tu es en train de faire. quelle injustice tu es en train de commettre! il n'est pas convenable pour toi de dire de telles choses à propos d'abû zar, l'ami du prophète d'allah, en te référant à des choses incertaines que mu`âwiyeh t'a communiquées. n'es-tu pas au courant de la qualité d'opposant de mu`âwiyeh, de son oppression, de sa sédition et de sa corruption?». `othmân resta silencieux"»(60).

toujours sur le même incident, nûrullâh chustarî rapporte: «dès qu'abû zar vit le calife `othmân en face de lui, il récita le verset coranique: "redoutez le jour où le feu de géhenne s'embrasera pour stigmatiser leurs fronts", par lequel il voulait dire: "o `othmân! vous avez tort de ne pas donner aux pauvres les richesses que vous détenez, et de les allouer plutôt à vos proches parents, si jamais, vous en donnez. le jour viendra bientôt, où vos flancs et vos fronts seront marqués par le feu de l'enfer"(61)

dans ce même contexte al-tabari rapporte: «un jour `ali dit à `othmân: "tu as d'abord renoncé à suivre l'exemple de tes prédécesseurs, et te voilà maintenant concentrant tes bonnes attentions sur les ommayyades et sur tes propres proches parents, oubliant complètement les pauvres, ce qui n'est nullement correct. qui t'a donné le droit de distribuer illégalement la propriété des musulmans?". `othmân rétorqua avec colère aux remarques de `ali et lui dit: «ceux qui nous ont précédés étaient injustes envers leurs proches parents. et je ne veux pas commettre la même injustice. je donne à mes proches pauvres tout ce que je peux». `ali lui répondit: «les gens à qui tu donnes des milliers de dinars du trésor public des musulmans sont-ils les seuls ayants-droit? n'y a-t-il pas d'autres pauvres?»(62)

des histoirens tels que: abul-hassan `ali ibn al-hussayn ibn `ali al-mas`ûdi (mort en 346 h, ahmad ibn abî ya`qûb, is-hâq ibn ja`far ibn wahhab ibn wâdheh al-ya`qûbî (mort en 278 h), mohammad ibn sa`d al-awharî al-baçrî, et al-kâtib al-`abbâsî al-wâqidi (mort en 230 h) ont rapporté de la façon suivante la rencontre entre `othmân et abû zar lors du retour de ce dernier de la syrie:

«lorsqu'abû zar fut emmené à la cour de `othmân, celui-ci lui dit: «je suis informé que tu as raconté aux gens le hadith du prophète selon lequel lorsque le nombre des omayyades mâles atteindra 30 complet, ils considéreront les villes d'allah comme étant leur propre butin et les serviteurs d'allah comme leurs propres serviteurs, et ils adopteront la religion d'allah par supercherie». abû tharr répondit: «oui, j'ai entendu le saint prophète dire cela». `othmân demanda à l'audience, présente dans la cour: «avez-vous entendu le prophète prononcer cette parole?». les gens dirent: «non». puis, `othmân appela `ali et lui demanda: «o `abul-hassan! peux-tu certifier ce hadith?». `ali répondit: «oui». `othmân dit: «quelle est la preuve de l'authenticité de ce hadith?». `ali répliqua: «le saint prophète avait affirmé qu'il n'y a pas un parleur sous le ciel et sur la terre qui soit plus véridique qu'abû tharr»(63).

après cet incident, à peine quelques jours plus tard `othmân envoya un message à abû zar lui signifiant: «par allah, tu seras certainement banni de médine»(64).

selon al-`allâmah al-majlicî, après son retour de syrie, abû zar était tombé malade. un jour, alors qu'il entrait dans la cour de `othmân, en s'appuyant sur son bâton, il vit les fonctionnaires du gouvernement avec 100.000 dirhams qu'ils avaient prélevés dans les différentes régions de l'etat. il s'adressa tout de suite à `othmân et lui dit: «o `othmân! a qui appartient cet argent?». il répondit: «aux musulmans». abû zar lui demanda alors: «combien de temps va-il rester dans le trésor public avant de parvenir aux musulmans?». le calife répondit: «cet argent restera avec moi jusqu'à ce que je reçoive encore 100.000 dirhams, car on a apporté cette fortune pour moi personnellement. donc j'attends l'arrivée d'autre argent afin que je le donne à qui je voudrais, et le dépense comme il me semblerait bon de le dépenser». abû zar dit: «qu'est-ce qui est plus: quatre dinars ou 100.000 dirhams?». `othmân répondit: «100,000 dirhams bien entendu». abû zar lui dit: «o `othmân! ne te rappelles-tu pas lorsque nous sommes allés, toi et moi, une fois, chez le saint prophète, tard dans la nuit, et que le voyant triste, nous lui avons demandé la raison de sa tristesse, il n'a même pas répondu à cause de la gravité de son angoisse a ce moment-là? et que lorsque, le lendemain matin, le voyant heureux et souriant, nous lui avons demandé les raisons de sa tristesse de la veille et de son bonheur le lendemain, il nous a répondu: «hier soir, après avoir distribué l'argent des musulmans, il en restait encore quatre dinars avec moi. j'étais donc soucieux. mais maintenant les ayant donnés à qui de droit, je me sens soulagé et heureux (de n'avoir pas gardé sur moi ce qui ne m'appartient pas)». chapitre 16

othmân, le népotisme et les tulaqâ'

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