ABU ZHAR AL GHIFARIselon une autre version, lorsque abû zar fut resté derrière la caravane, quelqu'un attira l'intention du prophète sur la difficulté qu'il avait rejoindre les troupes. le saint prophète répondit: «laisse-le se débrouiller tout seul. il réussira si allah le veut». ainsi la caravane avança, laissant abû zar dans la perplexité et l'anxiété. parfois, il pensait parfois revenir à médine, et parfois il se disait qu'il fallait à tout prix parvenir à tabûk, car l'idée de rester loin du prophète le tourmentait. il pressait son chameau avec excitation pour qu'il avance, mais ce dernier n'avançait pas à cause de sa faiblesse. constatant qu'il était inutile d'essayer de forcer son chameau fatigué d'avancer, il en descendit et le déchargea pour porter lui-même ses bagages sur son propre dos et il se mit à marcher à pied. comme il faisait très chaud à cette saison, il avait, tout le temps, une soif terrible et insupportable. aussi se mit-il à la recherche d'eau. lorsqu'il aperçut un peu d'eau de pluie au fond d'une fosse, il y accourut, et sans perdre un moment, il y en puisa dans le creux de sa main pour désaltérer. mais l'eau était si fraîche qu'il pensa subitement qu'il ne convenait pas d'en boire avant que le saint prophète ne le fasse. a cette idée, il rejeta l'eau de sa main pour remplir une aiguière afin de l'apporter au saint prophète. malgré sa soif et son épuisement extrêmes, il continua seul sa route en portant précieusement l'outre remplie d'eau. lorsqu'il arriva à la frontière de tabûk les musulmans l'aperçurent et informèrent le prophète de l'arrivée d'un voyageur sinistré. le prophète dit sur-le-champ: «c'est mon compagnon abû zar. allez vite me l'amener». entendant cet ordre du prophète, les compagnons s'exécutèrent et emmenèrent abû zar auprès du messager d'allah. après s'être enquis de sa santé, le prophète lui demanda: «o abû zar! tu as de l'eau sur toi. pourquoi donc, tu as l'air tellement assoiffé?». - abû zar: certes, maître, l'eau est là , mais je ne peux pas en boire. - le prophète: et pourquoi cela? - abû zar: o seigneur! sur mon chemin, j'ai trouvé de l'eau fraîche au pied d'une colline, mais ma conscience ne m'a pas permis d'en boire avant toi. c'est pourquoi je l'ai apportée pour toi. j'en boirai une goutte après que tu en auras bu. le saint prophète lui fit alors cette prédiction: «o abû zar! allah te couvrira de sa miséricorde. tu vivras et tu quitteras ce monde seul. tu seras ressuscité seul le jour du jugement. tu entreras dans les cieux seul. un groupe d'irakiens seront bénis grâce à toi, car, après, ta mort, ils te laveront, t'envelopperont dans un linceul, et prieront sur toi». cet incident ne montre pas seulement l'amour et le dévouement incomparables d'abû zar pour le prophète, mais il offrit au messager d'allah l'occasion de prévoir les troubles et les calamités dont sera victime ce noble compagnon. il ressort clairement de l'affirmation du savant chiite rénovateur, al-`allâmah al-majlici que le prophète avait jeté à diverses occasions la lumière sur les événements auxquels abû zar aura à faire face, prédictions qui se réalisèrent toutes. il cite à ce propos un récit rapporté par ibn babwayh (citant `abdullâh ibn `abbâs), et selon lequel, un jour, alors que le prophète était assis dans le masjid de quba, entouré d'un certain nombre de compagnons, il dit: «le premier homme qui va traverser la porte de ce masjid (mosquée) sera au nombre des gens des cieux». peu de temps après, abû zar entra par cette porte. il était le premier homme venant de l'extérieur tout seul. a son entrée, le prophète dit: «o abû zar! tu es parmi les gens des cieux». et d'ajouter: «tu seras banni de la mecque à cause de ton amour pour les gens de ma famille (maison) - ahl-ul-bayt -. tu vivras sur une terre étrangère et tu mourras dans la solitude. un groupe d'irakiens seront bénis pour t'avoir fait le bain funéraire, pour avoir enveloppé ton corps dans un linceul, et ils seront de ce fait avec moi au ciel». chapitre 5 un disciple modèle du prophète
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