ABU ZHAR AL GHIFARI



- mu`âwiyeh: «pourquoi fais-tu cela?»

- abû zar: «parce qu'allah a dit: "annonce un châtiment douloureux à ceux qui thésaurisent l'or et l'argent, sans rien dépenser dans le chemin d'allah"» (sourate al-tawbah, 9:34)

- mu`âwiyeh: «o abû zar! je t'ordonne de cesser tes méfaits».

- abû zar: « o mu`âwiyeh! par allah, je ne cesserai pas de le faire, avant que la richesse soit distribuée parmi les pauvres».

depuis lors, abû zar fut persécuté et les ennuis s'abattaient sur lui de tous côtés. les `omayyades lui firent souffrir le martyre. mais il resta inébranlable, n'accusant aucune faiblesse et continuant imperturbablement ses activités de prêche. au contraire désormais ses attaques contre la déviation devinrent plus virulentes.

commentant cet épisode de la vie d'abû zar en syrie, `abdullâh al-subaytî, `abdul-hamid al-miçrî et manazir ihsân gîlanî écrivent qu'il poursuivit l'accomplissement de son devoir de prêcher régulièrement pour avertir les nantis du châtiment douloureux qui les attendrait à cause de leur thésaurisation. mu`âwiyeh toujours de plus en plus préoccupé des retombées négatives et dangereuses des attaques d'abû zar contre sa politique commença à préparer un plan perfide visant à amener son détracteur à cesser ses diatribes à l'endroit des détenteurs de la fortune.

ainsi, selon ibn athîr, mu`âwiyeh envoya par l'intermédiaire d'un émissaire spécial mille dinars à abû zar, à la faveur de la nuit.

abû zar prit l'argent et le distribua parmi les pauvres avant l'aube, n'en gardant pour lui même pas un seul sou. après la prière de l'aube, mu`âwiyeh appela l'émissaire qui avait remis les mille dinars or à abû zar et lui ordonna de se rendre de nouveau chez ce dernier et de lui dire sur un faux ton d'inquiétude et d'anxiété: «o abû zar! sauve-moi de la punition qui m'attend de la part de mu`âwiyeh, car je me suis trompé sur la destination des pièces d'or que je t'ai remises; elles n'étaient pas destinées à toi mais à quelqu'un d'autre. c'était une erreur de ma part».

le messager de mu`âwiyeh s'exécuta et répéta à abû zar ce que son maître lui avait demandé de dire. abû zar, imperturbable, lui dit: «o fils! informe mu`âwiyeh que l'argent qu'il m'avait envoyé a été distribué parmi les nécessiteux avant le lever du jour. il ne me reste aucune pièce de cet argent en ce moment. s'il tient à le reprendre, il doit m'accorder un délai de trois jour pour me procurer la somme quelque part».

lorsque mu`âwiyeh apprit la réponse d'abû zar, il dit: «indubitablement, abû zar fait lui-même ce qu'il demande aux autres de faire» ("ta'rîkh al-kâmel", vol. 3, p. 24; "tafsîr ibn kathîr", partie 10, p. 54)



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