ABU ZHAR AL GHIFARI



sa`îd ibn jubayr rapporte, dans "musnad ahmad ibn hanbal" et "Çahîh muslim" ce témoignage de `abdullâh ibn abbâs: «quelle journée que celle de jeudi! (il se mit à pleurer tellement en évoquant cette journée que ses larmes coulaient sur ses joues comme un fil de perles). puis, il expliqua que le jeudi en question était le jour où le saint prophète avait demandé: «apportez-moi de quoi écrire quelque chose grâce auquel vous ne vous égarerez jamais après moi». mais hélas! les gens dirent: «il délire».

chahâb al-dîn al-khafâjî écrit dans "nasîm al-riyâdh" que selon la même version de ce hadith, c'est `omar ibn al-khattâb qui dit: «le prophète délire».

al-chahristânî écrit pour sa part, dans son livre" al-milal wa-l-nihal"que la première dispute ou le premier différend qui avait éclaté entre les musulmans lors de la maladie du prophète (p) est celui que mohammad ismâ`îl al-bukhârî rapporta de `abdullâh ibn abbâs dans son livre "Çahîh al-bukhârî" et selon lequel, lorsque la maladie mortelle du prophète s'aggrava, il (le prophète) dit: «apportez-moi de l'encre et du papier afin que je vous écrive un document (testament) de crainte que vous ne soyez égarés après moi». entendant cela, `omar dit: «le prophète parle ainsi, à cause de la gravité de sa maladie. le livre d'allah nous suffit». lorsqu'une querelle s'ensuivit, le prophète dit: «allez-vous-en et ne vous disputez pas devant moi». c'est là, la raison pour laquelle `abdullâh ibn abbâs dira souvent: «quelle calamité que cette dispute-là! elle fut l'obstacle entre nous et l'écrit du prophète, et empêcha celui-ci d'écrire».

al-`allâmah chiblî al-no`mânî écrit: «il y a le mot "hajr"dans ce hadith et il signifie "délire". `omar interpréta la demande du saint prophète comme un "délire" ("al-fârûq", p. 61). nathîr ahmad dehlavî commentant cet événement écrit: «ceux qui convoitaient la khilâfah (califat, la succession) contrecarrèrent le dessein du prophète en provoquant la dispute et justifièrent leur opposition à la volonté du prophète (de désigner par écrit son successeur légal) en arguant que le livre d'allah leur suffisait (pour éviter l'égarement), et que le prophète n'étant pas en possession de tous ses sens, il n'était pas nécessaire de lui apporter de l'encre et du papier pour écrire des choses inutiles»(26).

l'imam al-ghazâlî écrit, concernant cette affaire lourde de conséquences pour tout l'avenir de la ummah, tout au long de son histoire que, avant sa mort le prophète d'allah avait demandé à ses compagnons de lui apporter de l'encre, du papier et un "stylo" afin qu'il puisse leur désigner, par écrit, celui qui méritera d'être leur imam et calife. mais à ce moment-là, `omar demanda aux personnes présentes d'ignorer la demande du prophète, parce qu'il disait - selon lui - des choses insensées(27).

en bref, lorsqu'on refusa de donner au prophète l'encre, le papier et le stylo, une dispute éclata entre les compagnons. abû zar, salmân al-farecî, al-miqdâd et ibn `abbâs...etc qui étaient présents, s'opposèrent à ceux qui récusaient la volonté du prophète de rédiger son testament. les dames présentes à la maison, derrière le rideau, les blâmèrent, elles aussi, en leur disant: «que vous arrive-t-il? pourquoi n'écoutez-vous pas ce que le saint prophète vous demande? pour l'amour d'allah, apportez-lui ce qu'il demande». ecoutant ce blâme, `omar dit; «taisez-vous! vous êtes comme les femmes de yûsuf (josef). vous pleurez quand le prophète est malade, et vous lui tapez sur les nerfs lorsqu'il est bien portant». lorsque le prophète entendit ces propos de `omar, il lui dit: «ne les réprimande pas. elles sont mieux que toi» (al-tabarânî).

selon rawdhat al-ahbâb, le prophète (p) lors de son agonie demanda à sa fille fâtimah al-zahrâ' d'appeler ses fils, ce qu'elle fit tout de suite. les deux petits-fils, après avoir présenté leurs respects à leur grand-père, s'assirent à ses côtés, et le voyant agonisant, ils se mirent à pleurer si douloureusement que l'assistance ne put s'empêcher de pleurer à son tour. al-hassan mit sa joue contre la joue du prophète et al-hussayn mit sa tête sur sa poitrine. le prophète lui-même ne put retenir ses larmes devant cette scène pathétique. puis il fit venir son cher "frère", ali. a son arrivée, ali prit place devant la tête du prophète. lorsque celui-ci releva la tête, ali se rapprocha et la posa sur son bras. le prophète dit: «ali, j'ai emprunté une grosse somme à un certain juif pour les équipements de l'armée de usâmah. rends-la-lui. o ali! tu seras le premier à venir auprès de moi au bassin d'al-kawthar (le paradis), mais tu auras beaucoup d'ennuis et de troubles après moi. fais-y face avec patience, et quand tu auras remarqué que les gens ont choisi de s'attacher au monde d'ici-bas, tu devras t'occuper de l'au-delà»(28) on peut lire également dans "madârij al-nubuwwah" que fâtimah al-zahrâ, était très choquée et affectée par la mort du prophète et qu'elle pleurait et se lamentait douloureusement. al-muhaddith dehlavî écrit dans son livre "mâ thabata bi-l-sunnah" qu'elle vécut beaucoup d'événements tragiques après la mort de son père. elle les décrivit dans un couplet qui se résume ainsi:

"si les drames qu'elle avait vécus tombaient sur le jour, celui-ci se transformerait en nuit ténébreuse".

d'après l'auteur de "rawdhat al-ahbâb", fâtimah al-zahrâ' n'était jamais vue souriante depuis le décès du prophète (p).

il est écrit dans "tabaqât ibn sa`d" que la tête du prophète reposait sur le genou d'ali au moment de sa mort. al-hâkim écrit dans son "mustadrak" qu'avant de rendre son dernier soupir, le prophète confia des secrets à ali et lui divulgua des mystères.

selon `abdullâh ibn abbâs, cité par `abdul-barr dans son "isti`âb":



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