ABU ZHAR AL GHIFARI«il s'est adressé ensuite à allah: "o mon nourricier! je jure par ton etre - et tu sais que je dis la vérité - que je n'ai jamais abhorré la mort et que j'ai toujours désiré te rencontrer". «puis la sueur de la mort apparut alors sur le front de mon père, et en me regardant, il tourna le dos à ce monde pour toujours. nous sommes à allah et nous retournons à lui».(130) «lorsque mon père est mort, j'ai couru en criant vers la route menant vers l'irak. et alors que j'étais assise là en attendant l'arrivée du groupe, comme me l'avait prédit mon père, je fus subitement frappé d'une angoisse: "comment j'avais pu laisser le corps de mon père tout seul". je courus donc vers le corps. mais là , je pensai qu'il fallait que je retourne vers la route de l'irak pour ne pas manquer le passage du groupe de croyants dont m'avait parlé mon père. j'effectuais ce va-et-vient plusieurs fois. puis, soudain je vit venir des gens montés sur des chameaux. lorsqu'ils s'approchèrent, je courus vers eux, les yeux débordant de larmes, et je leur dit: «o compagnons du prophète! un compagnon du prophète vient de mourir». ils me demandèrent qui il était. je répondis: «abû zar al-ghafârî». dès qu'ils entendirent ce nom, ils descendirent des chameaux et m'accompagnèrent en pleurant. lorsqu'ils arrivèrent au niveau du corps, ils se lamentèrent et semblèrent très affligés par sa mort. ils s'occupèrent tout de suite de ses funérailles». l'histoiren, a`tham al-kûfî affirme que ce groupe de compagnons qui se dirigeaient vers l'irak comprenaient notamment ahnaf ibn qays tamîm, Ça`ça`ah ibn sawhan al-`abdî, khârijah ibn satat al-tamîmî, `abdullâh ibn musaylamah al-tamîmî, hilâl ibn mâlik nazle, jarîr ibn `abdullâh al-bajalî, mâlik ibn al-achtar ibn hârith etc. ils lavèrent et enveloppèrent le corps. et après l'enterrement, mâlik ibn al-achtar, se mettant à côté de la tombe d'abû zar, prononça un discours dans lequel il évoqua les ennuis et les supplices de cet auguste compagnon. ainsi, après avoir fait les louanges du tout-puissant allah, il dit: «o allah! abû zar était un compagnon de ton messager et un adepte de tes livres et de tes prophètes. il a combattu très courageusement sur ton chemin, et est resté très ferme dans son attachement à tes lois. il n'a jamais changé ni déformé aucun de tes commandements. «o seigneur! ayant remarqué qu'il y avait des transgressions du livre et de la tradition (du saint prophète), il avait élevé la voix pour attirer l'attention des responsables de la ummah sur la nécessité de corriger leur pratique. il s'en est suivi qu'ils l'ont torturé, conduit d'un exil à l'autre, humilié, expulsé de la ville de ton cher prophète et soumis aux pires supplices. a la fin, il a rendu l'âme dans la solitude et dans un désert vide. «o allah! accorde à abû zar une large part des bénédictions que tu as promises aux croyants et venge-toi de celui qui l'a banni de médine, en lui infligeant sans atténuation la punition qu'il mérite».(131) mâlik al-achtar pria pour l'âme d'abû zar dans son discours, et tous ceux qui étaient présents répondirent: «ammîn" (qu'il soit ainsi). lorsqu'ils terminèrent les cérémonies funéraires, la nuit était tombée. ils passèrent leur nuit sur place et ne repartirent que le lendemain matin.(132) après le départ de ce groupe de compagnons, la fille d'abû zar resta à rabdhah conformément à la volonté du défunt. quelques jours plus tard, le calife `othmân la rappela et l'envoya chez elle(133).
pendant qu'elle était encore à rabdhah, la fille d'abû zar fit un rêve, une nuit, dans lequel elle vit son père assis et récitant le saint coran. elle lui dit: «papa! que t'est-il arrivé et dans quelle mesure as-tu pu bénéficir de la miséricorde d'allah? il lui répondit: «o ma fille! allah m'a accordé une faveur illimitée, m'a offert tous les conforts et m'a assuré tout ce dont je pourrais avoir besoin. je suis comblé de sa générosité. il est de ton devoir de t'occuper tout d'abord et avant tout, de l'adoration d'allah, comme d'habitude, et de ne te laisser habiter par aucun sentiment de fierté ou d'arrogance». les histoirens sont unanimes pour dire qu'abû zar mourut le 8 thulhajjah de l'an 32 h. à rabdhah, à l'âge de 85 ans. chapitre 21
|