JAMAIS SANS L'ISLAM



elle eut aussi recours à la dame khaddouj qui vivait d'intrigues, de superstitions et d'exploitations sentimentales assez bien orchestrées pour lui permettre de gagner de l'argent et de la faveur masculine.

n'ayant pas choisi l'amie qui aurait pu lui apporter réconfort et bon conseil, sultana depuis que khaddouj parvint à l'obnubiler par son pouvoir malicieux, alla de mal en pie. ses jours se remplirent d'angoisse et ses nuits de cauchemars.

un jour, sultana me rendit visite dans mon appartement à molenbeek. en un éclair, ma pensée alla aux enfants: qu'est-il arrivé? un accident? sont-ils malades? non, rien de tout cela. madame eut recours à l'imam que j'était et qui, de par sa sagesse et ses connaissances approfondies du coran, pouvait l'aider à chasser les mauvais esprits de son appartement.

j'attirai d'abord son attention sur le rôle que pouvaient jouer le surmenage, les mauvais contacts et les veillées criantes et polluantes sur la santé psychique de l'individu qui s'y soumet.

n'ayant pas été convaincue par l'explication "scientifique" que j'ai donnée, sultana insista sur la véracité de ses propos et jura que des mauvais esprits habitaient bel et bien sa chambre à coucher et son téléphone et ne manquaient pas de la réveiller en pleine nuit en l'appelant de l'armoire, des coins de l'appartement ou de l'appareil téléphonique.

Ému de voir la mère de mes enfants arriver à ce stade de décadence, j'acceptai de l'accompagner chez elle avec tous présents à la mémoire, les versets coraniques susceptibles de l'aire l'effet souhaité. trois autres pensées renfoncèrent en moi l'émotion que j'éprouvai en ce moment: d'abord pouvoir voir les enfants sur place, voir comment ils vivaient, enfin encourager sultana à recourir aux solutions islamiques bien qu'inadéquates dans ce genre de situations impies. je voulus aussi maintenir le contact avec elle en vue de suivre l'évolution de sa vie et de celle de mes enfants.

une fois à l'intérieur de son appartement, je vis que ce dernier était effectivement plus garni que celui que nous habitions, elle et moi, rue de la prospérité. moins meublé, moins attrayant certes, mais, rempli de foi et de paix, le mien n'avait pas besoin d'être exorcisé.

mon intention fut attirée aussi par une copie du saint coran que sultana gardait encore chez elle. l'amertume et le regret envahirent alors mon cœur qui plaignait la mauvaise posture et le méchant voisinage que connaissait dans cet appartement là le plus sage des livres.

quand j'étais en train d'inspecter avec sultana les pièces de son appartement, les recoins de sa chambre et les dessous de son armoire à la recherche d'un talisman présumé ou d'un quelconque produit de sorcellerie, j'allai m'arrêter une fois pour lui annoncer ses quatre vérités. "a-t-elle oublié ce qu'elle avait appris chez moi :

qu'aucun pouvoir maléfique émanant d'hommes ou de djinns n'a de prise sur l'esprit croyant ni sur le cœur plein d'amour et de dévotion ni sur le corps pur purifié et vertueux. allah ne dit-il pas dans le coran à l'adresse de satan: "tu n'as aucun pouvoir sur mes serviteurs"



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