JAMAIS SANS L'ISLAM



nous étions obligés de frapper à la porte et de réveiller la famille qui dormait.

notre hôte insista beaucoup pour aller nous préparer à manger. je le remerciai pour ce geste généreux, demandai qu'on fit seulement nos lits, les enfants ayant mangé à leur faim avant de prendre la route.

le matin, je mis dans la main de mon hôte suffisamment d'argent pour l'aider à s'occuper de mes chers petits pendant mon absence qui ne dépasserait pas une semaine, saluai tout le monde et partis sans détour vers l'inconnu.

d'un travail.

a casablanca, j'aurais pu passer directement chez un frère en islam, qu'allah avait comblé de qualités et de biens mais j'ai voulu l'épargner pour les cas urgents ou délicats. je commençai alors par louer une petite chambre dans un hôtel modeste de la ville ancienne et, les clefs dans la poche, je suis allé sans but fixe à la recherche d'un travail suffisamment stable pour me permettre de m'installer quelque part avec les enfants. je frappai aux portes des établissements privés et publics comme un étudiant qui venait de quitter l'université et, tenant sa jolie mallette et son diplôme frais, proposait aux uns et aux autres ses services et ses compétences. reçu avec un large sourire puis congédié avec un autre sec et bref, l'étudiant continuait à chercher sans perdre espoir pendant un mois, un an ou plus...

"moi, me dis-je, j'ai derrière moi des expériences, des centaines d'élèves et d'étudiants devenus des hommes de responsabilité, des diplômes aussi élevés que variés mais je n'ai devant moi qu'une semaine pour chercher et trouver un travail et un gîte.".

il était évident que l'homme de la charïa, des lettres arabes et françaises, du droit privé et des sciences sociales cherchât de ce côté là une fonction à remplir au sein d'une société ou d'une université. rien de valable ou de licite ne put malheureusement me permettre de m'y accrocher. néanmoins, je n'ai pas regretté d'avoir frappé à ces portes et d'avoir pris connaissance des idées stériles qui prédominaient chez certains responsables, et des zones d'ombre que le publie ne pouvait découvrir ou soupçonner.

mes recherches étaient d'autant plus difficiles et douloureuses qu'elles étaient limitées dans l'espace et dans le temps.

dans l'espace: je devais absolument m'installer à casablanca et non ailleurs.

dans le temps: je n'avais qu'un délai d'une semaine qui coïncida avec les jours de la campagne électorale précédant le scrutin législatif de cette année (1998).



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