JAMAIS SANS L'ISLAM



tout couple musulman qui pense aider ses enfants, autrement que par la hijra spirituelle, à développer une personnalité islamique équilibrée croit en fait au père noël et rêve de cueillir des grappins de raisin des cactus du désert. la raison en est simple. il suffit de comprendre que l'enfant appartient aujourd'hui plus à la société et à l'État qu'à ses parents. or, dès ses premiers jours, pour ne pas dire les premiers heures, l'enfant reçoit à travers ses sens, l'impact de son entourage proche et lointain à la fois (penser aux bébés qui regardent la télévision avec leur mère ou père). progressivement son intellect et son esprit se forment à l'image de la réalité ambiante qui le marque de son sceau et détermine ses réactions aux événements, idées et actes de ses semblables. l'enfant et le jeune homme musulmans ont beau entendre parler de l'islam, faire quelques prières occasionnelles prononcer quelques phrases arabes ou regarder un film relatant l'histoire de leur civilisation, leurs pensées, leur subconscient et leurs visées sont acquis au modèle existentiel de l'occident triomphant.

voici, en général et en bref, le genre de situation sociale dans laquelle se trouve l'enfant issu d'une famille musulmane immigrée:

un père occupé et entièrement pris par son travail qui lui permet de gagner sa vie et celle de ses enfants. s'il est au chômage, il passe son temps à bricoler çà et là, à chercher du travail et à résoudre les problèmes quotidiens des membres de sa famille, ceux qui vivent avec lui en europe et ceux qui comptent sur lui à l'intérieur de son pays d'origine ou qui effectuent pour lui des travaux de construction interminables.

une mère obligée de travailler aussi à l'extérieur de chez elle en raison du chômage de son mari ou des rivalités entre familles immigrées en matière d'argent, d'or et de constructions de maisons.

en temps libre, les époux se reposent, s'occupent d'autres travaux parallèles, regardent la télévision, elle, ses films et ses feuilletons, lui, ses matchs et tournois. ces parents supposés instruits et capables d'enseigner, quel temps leur reste-t-il à l'éducation de leur enfant? quelques heures peut être éparpillées dans la semaine. mais, conviennent-elles toujours à l'enfant lui aussi surchargé de devoirs scolaires, tenté par ses habitudes ludiques et attiré par ses émissions préférées ?

la situation étant ce qu'elle est, qui donc enseigne vraiment les enfants, forme leurs entendement et personnalité, oriente leur comportement et façonne leur mentalité ?

il y a d'abord les garderies, les écoles, les maisons de jeunes, dont les enseignants et moniteurs passent plus de temps avec les enfants, se les attachent et les influencent plus que leurs propres parents. ces adultes qui prennent en charge ces enfants ne sont pas musulmans et appartiennent à diverses philosophies et idéologies qu'ils n'hésitent pas à inculquer à leurs élèves par les innombrables moyens et procédés pédagogiques dont ils disposent.

il y a ensuite les médias, les loisirs dont les formes et les moyens se multiplient et se diversifient au grand profit des multinationales et au grand malheur des parents musulmans qui s'y perdent et ne savent le plus souvent à quel saint se vouer. la télévision, le cinéma et la publicité véhiculent des images, des idées et un modèle de vie conforme aux préjugés du siècle et aux intérêts du système occidental gagné par l'euphorie de sa victoire sur son corollaire communiste. or, ces grands moyens de diffusion, de formation et de déformation sont partout à la maison, à l'école, aux clubs et dans les moyens de transport. ils sont présents de jour comme de nuit là où ils peuvent influencer les choix des familles et des enfants, et façonner leurs tendances et leurs réflexes.

l'islam ne condamne pas ces biens sociaux en tant que moyens mis au service de l'homme. il les qualifie même de "parure de la vie terrestre". mais il met en garde contre ce qu'ils peuvent comporter de dangers provenant de leur utilisation à des fins polluantes, dégradantes ou inhumaines. ces moyens étant souvent mis au service des visées sataniques, l'instruction qu'ils apportent, les idées qu'ils universalisent et les informations qu'ils propagent ne tardent pas à s'évaporer au contact des courants chauds des loisirs, des plaisirs et de l'égarement collectif qu'insuffle satan sinon comme chef d'orchestre reconnu et applaudi, du moins comme souffleur rappelant leurs textes aux acteurs qui l'écoutent et le suivent sans le voir. un adulte avisé et immunisé contre les virus du polythéisme et de la dépravation pourra utiliser à bon escient ces moyens modernes de communication et d'information en y distinguant le bon grain de l'ivraie. mais que peut faire un enfant exposé dès son bas âge à ces intoxications irrésistibles qui envahissent ses sens son esprit et son imaginaire ? ainsi, les parents qui, jaloux de l'islam de leurs enfants, se contentent de les amener le week-end et le vendredi à la mosquée du quartier , se trompent lourdement s'ils croient avoir fait le nécessaire en matière d'éducation religieuse. plus naïfs et plus fautifs qu'eux, les parents qui négligent l'orientation religieuse de leurs petits enfants et attendent que ceux-ci deviennent de jeunes gens pour les assommer de conseils dont ils ne comprennent que la volonté arbitraire de réduire leur liberté, de les dénigrer devant leurs pairs ou de les exploiter au nom de la religion à des fins personnelles ou familiales. ce conflit de générations et ce dialogue de sourds sont, dans une large mesure, imputables à l'absence et aux négligences accumulées des parents dont les bonnes intentions ne pouvaient suffire à guider les pas des enfants vers l'assimilation de leur culture et l'adhésion à ses, valeurs.

conscient de mes responsabilités et de l'importance décisive du facteur "temps" dans l'opération éducative qui m'attendait je proposai à sultana de me confier les enfants durant leur scolarité primaire tout en continuant à les voir, les rencontrer, suivre leur évolution et passer, à mes frais, le temps qu'elle voudrait avec eux. quand leurs ailes seront plus fortes et à même de voler librement et sans danger dans le ciel tumultueux de l'occident, ils y retourneront auprès d'elle pour augmenter leurs connaissances et parfaire leur ouverture d'esprit. sultana fit la sourde oreille puis rejeta carrément ma proposition et, dans une fuite en avant aveugle et incroyable, laissa ses enfants pâtir de ses chutes successives et de son calvaire interminable.



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