JAMAIS SANS L'ISLAMquelques semaines après, le colonel el abdi téléphona de bruxelles à ma sœur fatima pour me donner rendez-vous à sefrou. il voulait, lui disait-il, me rencontrer et discuter en amis de l'affaire sultana. le jour indiqué, j'ai arrêté le travail et interrompu mes activités quotidiennes pour aller à sa rencontre mais le colonel était introuvable à sefrou. il n'y a mis probablement les pieds que pour régler l'affaire avec le procureur et non pour me rencontrer. je laissai alors un mot de regret pour le colonel chez son ami belforça qui habite à sefrou le même quartier que moi et repris le lendemain matin le chemin du village en songeant à l'orage qui s'annonçait et en espérant que le calme qui précéderait la tempête serait de longue durée. sultana envoya une lettre à ses enfants et leur annonça une bonne nouvelle: sa volonté de leur rendre visite pendant le mois d'octobre 1997. je dus leur traduire en arabe ce qu'elle avait écrit en français en pensant aux effets bénéfiques que cette visite ne manquerait pas d'avoir sur la vie affective des enfants si elle pouvait se réaliser dans des conditions meilleures. je me hâtai alors de répondre à sa lettre en lui souhaitant la bienvenue ainsi qu'aux membres de sa famille qui désireraient de l'accompagner. j'y ai souligné aussi ma volonté de rendre son séjour - dont la durée dépendrait de sa seule volonté - agréable et entouré de respect et de bienveillance. ensuite, il fallait préparer les enfants psychologiquement et quotidiennement à l'événement de l'année afin que leur mère éprouvât en plus du bonheur de les rencontrer celui de les voir gentils, de bonne conduite et studieux. pour tester et fortifier leur attachement à leur mère, je posai cette question : qu'est-ce que vous avez préparé de bon à l'honneur de votre mère ? mahdi répondit le premier: mon joli mouton que j'ai engraissé pour cette occasion. soumaya enchaîna: je lui ferai moi-même toutes sortes de gâteaux que je sais confectionner toute seule à présent.
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