JAMAIS SANS L'ISLAM

nous avons d'autres ambitions plus fines et plus nobles mais entre elles et nous, il y a les étendards rouges et jaunes qui expriment les choix existentiels et universels de nos frères et de notre société. attendons donc les jours d'allah et contentons nous de bien placer notre brique là où il faut dans la cité spirituelle de demain.

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le soir, j'ai fait quelques commissions nécessaires, pris un taxi et suis revenu en hâte au sein de mon village pour sentir l'odeur de mes enfants et laver avec l'eau pure et fraîche de la montagne mes poumons encombrés par la fumée des cigarettes consumées en ville et par la poussière de ses pistes et boulevards.

rien ne pourrait alors troubler notre vie heureuse sur la colline de la zawiya excepté le cauchemar qui me hantait, de voir survenir un nouveau complot perturbateur qui risquerait d'entraver le travail scolaire des enfants et la vie paisible et édifiante qu'ils menaient. je me disais que l'offensive à venir serait dure et décisive pourvu que les beaux oiseaux de l'atlas ne fussent pas dénichés pour être séquestrés dans les cages dorées du vice, de l'hypocrisie et de l'obscurantisme.

un samedi matin, pendant que je faisais à tazouta les provisions nécessaires de la semaine, un gendarme me tendit une convocation m'enjoignant de me rendre dès que possible auprès du procureur de s.m. le roi pour affaire me concernant.

a sefrou, le magistrat me demanda de nouveau une copie du jugement confirmant mes droits d'époux et de père - que je lui remis sur le champ - et, sans finir la lecture du document, s'empressa de me lancer en arabe :

vous ne comptez quand même pas rompre les liens de parenté entre vos enfants et leur mère !

bien sûr que non, répondis-je.

là-bas ils prétendent que vous chercher à les couper des gosses !

loin de là, monsieur le procureur! je leur ai écrit plusieurs fois pour leur demander de venir voir les enfants et de passer le temps qu'ils voudraient avec eux.