JAMAIS SANS L'ISLAM



comme prévu, les envoyés de nos adversaires sont venus nous chercher une fois le matin et une autre fois l'après-midi. vainement.

après avoir mangé et prié, les enfants embrassèrent tout le monde et allèrent se coucher. moi, je m'attardais dans la mosquée de la maison pour implorer le tout puissant qui ne meurt pas, le vivant qui ne dort pas.

c'était le dernier jour de l'attente que je m'étais assignée malgré l'écoulement de plus d'une semaine après l'arrivée à sefrou de sultana et des siens. si elle ne venait pas, me disais-je, ce serait parce qu'elle voulait bien s'implanter dans mon fief avant de venir conquérir le village où trois trésors d'une valeur inestimable portaient déjà l'emblème de l'islam et se refusaient ainsi toute conquête par l'argent et la force.

ces deux derniers sont les deux ressorts principaux de tout pouvoir cherchant à assujettir et à dominer.

consciente de cette vérité sociale, sultana commença d'abord, par le biais du colonel par avoir le procureur de sefrou de son côté puis, voyant que beaucoup de marocains n'hésitaient pas à s'abaisser pour ramasser des devises étrangères, elle gagna à sa cause certaines personnes qui s'étaient avérées sans loi ni voie. même mon avocat succomba à la tentation venue de l'ouest. j'avais tout compris mais ayant donné ma parole d'attendre le 27 octobre au village, j'ai décidé d'y rester un jour de plus. le prophète, lors d'un rendez-vous manqué par l'autre partie attendit trois jours de suite. mais, moi, je ne pouvais me permettre la faveur de cette sunna.

après la prière de l'aube et le petit déjeuner qui ressemblait plutôt au sahour (repas nocturne pendant le mois de ramadan), nous sortîmes, les enfants et moi et nous nous dirigeâmes comme d'habitude vers la forêt.

les enfants discutaient avec moi et manifestaient, comme moi, leur étonnement grandissant de ne pas voir leur mère débarquer seule ou avec les autres quelles que fussent les conséquences de sa visite; celles-ci, avec quelqu'un comme leur père, ne pouvant en aucun cas être fâcheuses.

de quoi cette femme avait-elle peur? si de peur qu'il s'agissait.

que je la séquestre malgré elle ?

elle sait que je suis trop fier pour aborder quelqu'un qui ne veut plus, de son propre gré, rester avec moi.



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