JAMAIS SANS L'ISLAMaujourd'hui, il n'est pas nécessaire d'être spécialiste pour savoir qu'il y a des différences notables entre lait et lait, œufs et œufs, viande et viande, pain et pain... ce qui explique dans les marchés, les disparités entre les prix des différentes marchandises destinées à la consommation publique. celles qui proviennent d'une culture saine, naturelle et équilibrée valent désormais plus cher que celles conservées dans les boîtes ou qui ont mûri à coup de produits chimiques ou hormonaux dont les effets sur la santé des consommateurs sont encore incalculables. on le voit bien, pour notre civilisation actuelle, la quantité gagne quasiment en toute chose aux dépens de la qualité. les enfants racontent que chez leur mère, ils ne prenaient souvent comme petit déjeuner que ce qu'ils pouvaient trouver dans le frigo ou dans le buffet de la cuisine... du lait chocolaté glacé, du beurre et des tartines que soumaya devait préparer pour elle-même et pour son frère et sa sœur avant de prendre le chemin de l'école. parfois, elle ne trouvait rien de bon à préparer mais n'osait pas réveiller sa mère qui préférait faire la pour calmer la faim, les enfants devaient acheter toutes sortes de bonbons disponibles dans la cour de l'école ou l'épicerie la plus proche. ceci m'expliquait, quand je les ai récupérés à bruxelles, l'état piteux dans lequel se trouvaient leurs dents cariées. aujourd'hui, ils mangent du bon pain frais, des fruits mûris lentement par les rayons du soleil méditerranéen mêlés aux autres éléments de la nature généreuse de l'atlas, de la viande de bouc, de mouton ou de volaille élevées par des femmes aux expériences solides et réussies et boivent, quand ils ont soif, de l'eau pure et fraîche qui jaillit devant eux des roches attendries de nos montagnes qui, comme de grands coeurs endurcis par les épreuves mais restés sensibles et généreux, déversent tendresse, amour et largesses. la seule vue des légumes et fruits de cette terre fait oublier la faim et le seul spectacle de ses sources et ruisseaux étanche la soif des âmes éprises de beauté et de pureté. revenus du potager ou d'un champ de fèves fleuri avec des légumes qu'ils proposent à leurs tantes de cuire ou avec un bouquet de fleurs multicolores destinées au vase de leur chambre, les enfants vivent dans la nature une enfance simple mais pleine d'actions et d'enseignements. en plein hiver, ils insistent, quand les caisses sont remplies d'olives, de m'accompagner au pressoir du village pour voir comment les paysans extraient la bonne huile du joli fruit de l'arbre béni et pour manger le pain doré et chaud trempé dans la nouvelle huile de touffahat réputée la meilleur pour sa saveur et sa qualité. leur disant qu'il fait trop froid pour les y conduire, je me vois souvent répondre : réchauffe nous alors en nous servant un bon verre de thé chaud à la mente. ! si tu passes la nuit à la maison, tu peux compter sur sajjida qui, après avoir fait sa prière du petit matin, prend son petit panier et sort chercher des œufs frais à la basse-cour. elle insiste alors auprès de sa tante soumaya, elle excelle à préparer toutes sortes de gâteaux et aime qu'on le dise aux proches parents à qui on les présente. après les gâteaux, elle aime frire des pommes de terre, du poisson et de préparer des brochettes de dinde rôtie. si sa sœur présente des figues comme dessert matinal, elle préfère, elle, présenter des délicieuses ou du golden après le repas de midi. c'est pour cela que tu la vois souvent dans son verger empêcher les gosses de cueillir les pommes avant qu'elles ne soient mûres. elle en garnit la table et dit parfois que les yeux mangent avant la bouche. aussi pour elle, quelques fruits ou quelques fleurs, doivent-ils toujours être sur la grande table du salon. mahdi, lui, préfère œuvrer en homme quant à la préparation des mets qui le tentent. dans la gamme de ceux-ci, la viande occupe la première place. m'aidant un jour à écorcher un bouc de chèvres, il me demanda ceci :
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