JAMAIS SANS L'ISLAM



oui, ma chère, tu jeûneras de 8h jusqu'à midi.

non papa, j'aimerais être à côté de toi au sahour quand tu liras les invocations de la nuit. sur ce, mahdi appela sajida pour jouer avec lui, à tour de rôle, de la balançoire du jardin tandis que soumaya se retira avec son livre d'invocations et, de sa belle voix douce, entama son invocation préférée dont le refrain résonnait encore dans mes oreilles: "Ô protecteur! protège-nous de l'enfer!"

la maison du bonheur.

bien avant le mois de ramadan de cette année (1418 de l'hégire), je pus trouver, grâce à allah, un appartement qui, malgré l'étroitesse de ses pièces, répondait à toutes les normes de l'habitat convenable et moderne.

pour encourager les enfants à se familiariser vite avec leur nouvelle vie, leur père ne ménager pas ses efforts et l'intégration au nouveau milieu était alors chose aisée.

ainsi, mes trois petits musulmans peuvent aujourd'hui jouer avec les amis du quartier, se faire offrir des cadeaux et des friandises, aller voir des sites touristiques et faire du "sport" avec leurs semblables. parfois, ils accompagnent leur père à son nouveau lieu de travail pour comprendre ainsi les nécessités de la vie et bénéficier de ses expériences.

aux yeux de sultana et des injustes, j'étais normalement incapable de choisir la hijra comme solution à l'encerclement qu'ils avaient opéré pour me faire céder.

cette migration, cet exil intérieur étaient des solutions coraniques. prendre mes enfants et m'en aller loin d'une maison et d'un village où j'avais investi efforts, espoirs, argent, rêves et potentialités familiales était pour sultana et les siens quelque chose d'impensable. en fait, ils m'ont toujours mal jugé:

j'étais à leurs yeux tantôt bête et stupide parce que je ne voulais pas comprendre leur raisonnement primaire et médiocre, tantôt fainéant parce que je ne voulais pas accepter n'importe quel poste de travail pour m'enrichir, tantôt matérialiste parce que soucieux de construire au plus vite l'entreprise familiale susceptible de nous donner (à eux , à moi et à toute la famille) une certaine indépendance économique et une stabilité financière dans notre pays, tantôt radin parce que je ne voulais pas acheter par l'argent ou les cadeaux, leur affection, leur attachement et leur constance dans la vole qui nous unissait...

comment aurait-il pu sacrifier sa double stabilité matérielle et personnelle alors que l'homme ne se meut en général que pour y parvenir?



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