JAMAIS SANS L'ISLAM



a côté de cette écume éphémère du renouveau islamique qui submerge les sociétés arabo-musulmanes, se trouve, hélas, une autre décadence larvée au sein de ces peuples mais bien arrivée à terme chez la plupart de leurs ressortissants émigrés. il s'agit de l'état religieux de ces derniers, d'abord rétréci, ensuite annihilé par leur nouvel état civil qui, sous les coups de la laïcisation, fait tout oublier de la personne musulmane excepté le nom, la nationalité d'origine et quelques coutumes ou traditions. désormais, l'état civil de ces gens favorisés matériellement par rapport à leurs concitoyens d'origine, se substitue dans l'exercice des fonctions familiales et sociales à l'état religieux qui s'efface ou s'amenuise.

ainsi, que ce soit en belgique, en france, en italie, en hollande ou au sein des universités et grandes écoles arabes acquises au modernisme et à l'athéisme, tu trouves des teints, des noms, quelques habitudes et des mots arabes mais le cœur et l'esprit n'y sont plus. ces musulmans "géographiques" sont tout sauf croyants. je dis bien croyants; car, contrairement à ceux qui condamnent ces catégories de personnes pour apostasie, nous acceptons leur qualité affichée de musulmans et ne tenons compte de leur véritable état religieux qu'individuellement, cas par cas et à l'occasion d'actes qui engagent notre foi et notre comportement à leur égard.

est-il croyant musulman l'être qui, malgré son état civil arabe nie l'existence d'allah son créateur, la véracité du coran, la réalité du jugement dernier et se moque des directives religieuses ?

dans les études politiques et sociologiques de ce siècle, cette espèce hybride d'incroyants musulmans est classée dans la rubrique "islam" et confondue avec une autre catégorie de personnes appelée justement: musulmans non pratiquants. contrairement aux précédents, ceux-ci traversent tout en étant croyants, des crises psychiques et morales mais, comme après une gestation douloureuse, leurs cœurs et esprits revoient la lumière et sortent de la crise et de l'expectative pour épouser définitivement la cause de la foi dans le monde.

quand je parle ici de la régression de l'islam dans ses fiefs traditionnels et ailleurs, c'est la première catégorie des incroyants musulmans que je vise et appréhende, pour une raison simple : physiquement, ils sont avec nous, spirituellement, ils ne sont pas seulement étrangers et différents; ils sont contre nous, se moquent de nos choix existentiels et communautaires et compromettent, ainsi, notre avenir dans le monde des valeurs. il arrive que l'un d'eux, sous son teint et son nom arabes occupe une fonction réservée en principe à un musulman convaincu, ou se marie avec une croyante (ce que le coran condamne catégoriquement)! les enfants issus de ce mariage ne seront forcément que mécréants ou égarés. ainsi, la grande communauté islamique envahie de l'extérieur et rongée à l'intérieur par des germes pathogènes couve les rejetons de ces incroyants musulmans qui, à l'instar de leurs ancêtres de l'époque post-prophétique, accéléreront immanquablement son éclatement et sa défaite.

comme ce grand oiseau stupide qui couve les œufs d'un rapace puis, nourrit ses petits qui n'hésitent jamais à l'âge adulte de déchiqueter leurs parents adoptifs, la communauté islamique n'a cessé depuis la mort de son prophète de se faire dévorer par les uns et les autres de ses descendants.

quand j'ai épousé sultana, je croyais qu'elle faisait partie de la catégorie des musulmans non pratiquants qui n'attendent en général qu'un déclic spirituel significatif pour retourner au sein de la foi islamique. les événements montrèrent que j'avais commis une erreur d'appréciation et qu'au lieu de pêcher la sirène tant recherchée pour son âme orientale et son cerveau occidental, j'ai mis la main sur une vipère qui, refroidie pour un temps par mes oraisons et mes largesses, reporta ses morsures venimeuses à la saison des canicules.

moi, je suis vacciné mais, hélas! mes petits enfants ne le sont pas encore!

outre cette crainte toujours présente de les voir empoisonnés par le mal qui atteint leur mère, il y a ces souffrances atroces que j'endure jour et nuit et qui sont pour mon cœur humilié et blessé plus mortelles que le venin des serpents ou des scorpions.

as-tu vu ce papa qui, à peine prend-il ses enfants un dimanche matin qu'il se prépare, sous peine de ne plus les voir, à les remettre l'après-midi à leurs geôliers ?



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