JAMAIS SANS L'ISLAMma proposition est que madame kouhmane vienne à touffahat qu'elle connaît bien, qu'un appartement spécial lui soit réservé, à mes frais, pendant toute la durée de son séjour parmi nous. bon... bon m'interrompit l'agent, vous direz cela lundi matin à monsieur le procureur. quand vous vous serez mis d'accord sur le contenu de la réponse, je la rédigerai, vous la signerez et, à travers les services compétents, il arrivera à l'intéressée. trapu, brun, joues potelées, yeux grands et noirs, manifestement imbu de lui-même, monsieur le procureur est tellement agile qu'il garde à peine son siège et si orgueilleux qu'il répond à peine au "salam" que tout musulman doit rendre même à son ennemi. il me demanda finalement de m'asseoir en face de lui. ensuite il exprima son étonnement de l'importance que revêtait mon dossier dans certaines sphères politiques qui le contactaient. quand il voulut entrer dans le vif du sujet, le téléphone sonna brusquement : allô ?.. qui ?.. ha.. ! monsieur tel ? bienvenue ! quel est le problème ? de la conversation des deux hommes ou comprenait facilement que le client qui venait de le contacter voulait qu'on lâchât son proche parent détenu par la police de la ville suite à une dispute qui tourna mal entre lui et son adversaire. sans connaître ni entendre les parties en litige, sans se pencher sur les tenants et les aboutissants de l'affaire simplement rapportée en téléphone par quelqu'un qui ne fut pas nécessairement témoin de la querelle, monsieur le procureur promit : nous le libérons maintenant... l'autre, le bâtard (sic), l'ennemi d'allah (sic), nous lui donneront une correction inoubliable... bienvenue ! bienvenue ! ha.. ha... puis, plein de gaieté et content de savoir qu'aucun être autre qu'allah ne pourrait mettre fin à son despotisme, il se tourna vers moi et vit que je le fixais d'un oeil scrutateur et étonné de voir la confiance du souverain si mal portée et si mal honorée. sans transition, il me demanda: que dites-vous professeur de la proposition de madame kouhmane ? elle veut qu'on lui porte les enfants à fès ... vous êtes porteur du coran, docteur en droit et en chari'a et vous savez ce que dit l'islam au sujet des "liens de matrice" qu'il ne faut en aucun cas rompre ou négliger.
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