JAMAIS SANS L'ISLAMsi maman nous aimait comme elle nous le répétait dans ses lettres, elle serait venue nous voir ici quitte à traverser des fleuves de feu ardent. mahdi ajouta: si maman pensait à nous, elle quitterait cet homme kafir qui la battait devant nous, prenait son argent pour le dépenser dans le jeu et remplissait notre appartement de fumée et d'alcool. sajida, plus réaliste, dit simplement moi, je veux rester ici avec mes colombes et mes volailles (elle éclata en sanglots de peur qu'on ne l'arrachât par la force, elle qui suppliait d'habitude pour m'accompagner en ville chaque fois qu'elle me voyait me préparer à y aller.) Écoutez, mes chers! vous ne voulez donc pas que je vous remette à votre mère! mais sachez que si nous n'y allons pas, eux, ils viendront sûrement nous chercher. que faire alors? cachons-nous dans le mausolée de sidi slimane ! dit mahdi. revenons chez tante amina, c'est plus sûr, corrigea sajida. comme les hommes de la grotte, allons nous cacher dans l'une des cavernes de bentato. qu'allah vous protège mes petits mais vous devez savoir que jadis les persécutés trouvaient certes des refuges dans les grottes et les sommets des montagnes; aujourd'hui la persécution profite du progrès et de ses moyens très développés pour traquer les marginaux sur les crêtes des montagnes, sur les ailes de l'air et dans les entrailles des mers. ne reste donc pour nous que le refuge d'allah qui protège ses serviteurs quand il veut et comme il veut.
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