LE FIQH DE L'IMAM AS-SADIQ VOLUME NUMÉRO 1Réponse: Il a le choix. C’est à dire il pourra se purifier avec de l’eau ou avec de la terre, car le verset coranique qui dit: «Ne vous lancez pas de vos propres mains dans la perdition»[294][294] ne concerne que le cas où l’eau est préjudiciable pour la santé; c'est-à -dire il n’est pas interdit de se purifier avec de l’eau lorsqu’on éprouve du mal à le faire. Certains diront peut-être: «Même s’il n’est pas interdit de se purifier avec de l’eau lorsqu’on éprouve du mal à le faire, la purification avec de l’eau dans une telle situation ne peut pas être correcte, car al-‘ibada (comme al-woudho’, al-ghosl, la prière ,…) ne peut être correcte que si elle est faite avec l’intention d’obéir à Dieu; or Dieu n’a pas ordonné aux croyants de se purifier avec de l’eau lorsqu’ils éprouvent du mal à le faire.» A ceux-là , je dirai ceci: al-‘ibada est en elle-même un acte désirable; il suffit pour l’accomplir avec l’intention de se rapprocher de Dieu qu’elle ne soit pas interdite. Et puisque Dieu n’a pas interdit aux croyants de faire al-‘ibada lorsqu’ils éprouvent du mal à la faire, donc si quelqu’un choisit de la faire, il sera considéré comme un obéissant. Par contre, lorsque al-‘ibada est préjudiciable pour la santé, elle est interdite, parce que tout acte préjudiciable est indésirable même s’il est une ‘ibada. 3- Lorsque l’eau est insuffisante. L’une des choses qui justifient le recours au tayammoum est l’insuffisance de l’eau, c’est-à -dire lorsqu’on dispose d’une quantité d’eau à peine suffisante pour faire une chose plus importante que al-ghosl ou al-woudho’ (par exemple, pour se désaltérer, ou l’offrir à quelqu’un qui en a besoin…), on devra faire at-tayammoum au lieu du ghosl ou du woudho’. En effet, quelqu’un a interrogé l’Imam as-Sadiq (a.s) à propos d’un voyageur qui ne dispose que d’une petite quantité d’eau, et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il devra faire at-tayammoum et garder l’eau.»[295][295] Donc si quelqu’un garde le peu d’eau dont il dispose par crainte de ne pas trouver de quoi étancher sa soif, et fait la prière avec at-tayammoum, sa prière sera correcte. Toutefois, s’il l’utilise pour faire al-ghosl ou al-woudho’, il aura sûrement commis un péché, mais son woudho’ ou son ghosl sera correct, car l’obligation de faire at-tayammoum n’implique pas l’interdiction de faire al-ghosl ou al-woudho’ puisque, dans un tel cas, l’utilisation de l’eau pour faire al-woudho’ ou al-ghosl n’est pas préjudiciable pour la santé. En effet, il y a une grande différence entre celui qui utilise le peu d’eau dont il dispose pour faire al-woudho’ ou al-ghosl bien qu’il craint de ne pas trouver de quoi étancher sa soif et celui qui sait bien que l’usage de l’eau est préjudiciable pour sa santé. Donc, celui qui fera al-woudho’ ou al-ghosl dans une telle situation sera pareil à celui qui choisira de faire la prière au lieu de sauver un noyé, sa prière sera correcte, mais il sera puni pour avoir négligé un devoir plus important que la prière. 4- Lorsqu’on craint qu’il soit trop tard pour faire la prière en son temps. Si quelqu’un sait que s’il se met à chercher de l’eau pour faire al-woudho’ il sera trop tard pour faire la prière, il devra faire la prière avec at-tayammoum; et s’il fait al-woudho’, il sera incorrect et il devra refaire la prière car, selon la loi islamique, le respect du moment de la prière est plus important que al-woudho’. Il en découle ceci: 1- Si quelqu’un fait al-woudho’ dans une situation pareille, son woudho’ sera incorrect car, dans un cas pareil, la prière doit être faite avec at-tayammoum. Toutefois, s’il fait al-woudho’ pour un autre but (par exemple pour être pur), il sera correct car, d’une part, al-woudho’ est en lui-même un acte recommandé et, d’une autre part, il n’est pas interdit au croyant de faire une chose qui l’empêchera sûrement d’accomplir une obligation. Donc si quelqu’un fait al-woudho’ dans une telle situation, il sera pareil à celui qui fera la prière dans une mosquée avant d’enlever l’impureté qui s’y trouve.
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