LE FIQH DE L'IMAM AS-SADIQ VOLUME NUMÉRO 1Si quelqu’un est tout le temps en voyage, il ne devra pas écourter la prière. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Les nomades ne doivent pas écourter la prière, car ils portent leur maison avec eux.»[613][613] et le hadith où il a dit:«Le loueur de montures, celui qui dirige les montures louées, le facteur, le berger et le navigateur doivent tous compléter leurs prières, qu'ils soient en voyage ou dans leur lieu de résidence, car le voyage [fait partie de] leur travail.»[614][614] En s’appuyant sur ces hadiths, les jurisconsultes ont dit ceci: - Celui qui n’a pas une demeure fixe (par exemple, un nomade) celui qui travaille dans le transport (comme le taxieur ou le navigateur) et le marchant ambulant ne doivent ni écourter la prière, ni rompre le jeûne. Si l’un de ces deux derniers reste dix jours dans son lieu de résidence, il devra écourter la prière lors de son premier voyage (c’est-à -dire le premier voyage qu’il fera après ce séjour), et il ne devra pas l’écourter lors du second voyage. En cela, il n’y a aucune différence entre celui qui avait l’intention de passer dix jours dans son lieu de résidence et celui qui n’avait pas une telle intention. Et s’il reste dix jours dans un autre lieu, il ne devra pas écourter la prière. Cet avis est adopté par plusieurs jurisconsultes. Certains ont même prétendu qu’il fait l’unanimité. Mais il n’a été cité dans aucun hadith. A mon avis, si un commerçant ambulant ou quelqu’un qui travaille dans le transport reste dix jours dans un lieu quelconque (que ce soit dans son lieu de résidence ou dans un autre lieu), il devra écourter la prière, même s'il n'avait pas l'intention d'y rester dix jours, car le hadith sur lequel s’est appuyé cheikh al-Hamedani et d’autres jurisconsultes ne dit pas qu’il faut avoir l’intention d’y rester dix jours. En effet, en réponse à celui qui lui a dit: «Quand est ce que le loueur de montures devra-t-il écourter la prière et rompre le jeûne?», l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «A chaque fois que le loueur de montures reste dans sa maison ou dans une ville moins de dix jours, il ne devra ni écourter la prière, ni rompre le jeûne. Et s’il reste plus de dix jours (c’est-à -dire au moins dix jours), Il devra écourter la prière et rompre le jeûne.»[615][615] A propos de ce hadith, l’auteur de misbah al-faqih: «Bien que ce hadith a été rapporté par des gens qui ne sont pas dignes de confiance, les jurisconsultes l’ont pris en considération (c’est-à -dire que leur fetwa est conforme à ce hadith).»[616][616] Mais à mon avis, ceux qui ont rapporté ce hadith sont dignes de confiance. Donc, il ne convient pas de douter de son authenticité, d’autant plus que les jurisconsultes l’ont pris en considération. Celui qui travaille loin de son lieu de résidence Si quelqu’un est obligé de se déplacer une ou plusieurs fois par semaine entre son lieu de résidence et son lieu de travail situé à une distance supérieure ou égale à huit farasikh, devra-t-il écourter la prière? Réponse: En s’appuyant sur certains hadiths, les jurisconsultes ont dit qu’une telle personne devra écourter la prière et rompre le jeûne, parce que le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Car le voyage [fait partie de] leur travail» concerne uniquement celui qui est tout le temps en déplacement (comme le taxieur, le marchant ambulant…). 5- Il faut atteindre un endroit d’où on ne peut ni voir son lieu de résidence, ni entendre al-adhan de ce lieu-là . Le voyageur ne devra écourter la prière et rompre le jeûne qu’après avoir atteint un endroit d’où il ne pourra ni voir son lieu de résidence, ni entendre l’appel à la prière qu’on fait dans ce même lieu. Et s’il rentre du voyage, il devra compléter la prière et observer le jeûne dès qu’il atteindra un endroit d’où il pourra voir son lieu de résidence et entendre al-dhan qu’on fait dans ce même lieu. La preuve pour cela, est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Dès que [le voyageur] atteindra un endroit d’où il ne pourra pas voir les maisons [de son lieu de résidence], il devra écourter la prière.»[617][617] et celui où il a dit: «Si tu te retrouves dans un endroit d’où tu pourras entendre al-adhan [de ton lieu de résidence], tu devras compléter ta prière. Et si tu te retrouves dans un endroit d’où tu ne pourras pas l’entendre, tu devras écourter ta prière. Et c’est la même chose lorsque tu rentres de ton voyage.»[618][618] Les jurisconsultes ont tous pris en considération ces deux hadiths, mais ils les ont interprétés différemment. Certains ont dit que chacun de ces deux hadiths restreint la portée de l’autre.
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