LE FIQH DE L'IMAM AS-SADIQ VOLUME NUMÉRO 1- Si quelqu’un lève volontairement sa tête du roukou‘ ou du soujoud avant l’imam, il devra attendre jusqu’à ce que l’imam lève sa tête, car s’il refait ar-roukou‘ ou as-soujoud, il aura fait plus d’une fois un des actes considérés comme les piliers de la prière et, par conséquent, sa prière sera incorrecte. Et s’il fait cela involontairement, sa prière ne sera pas incorrecte, mais il devra s’incliner pour refaire ar-roukou‘ ou as-soujoud avec l’imam. La preuve pour cela est les deux hadiths que nous venons de citer. Question: Sur quoi les jurisconsultes se sont-ils appuyés pour dire qu’il y a différence entre les deux cas (le cas où la personne qui imite l’imam lève volontairement sa tête et le cas où il la lève par inattention), alors que les deux dernière hadiths disent seulement que celui qui lèvera sa tête avant l’imam devra s’incliner pour refaire ar-roukou‘ ou as-soujoud avec lui? Réponse: Certes, les deux hadiths englobent les deux cas, mais puisque généralement la personne qui prie derrière un imam ne lève pas volontairement sa tête avant celui-ci, les jurisconsultes ont dit que ces deux hadiths concernent uniquement celui qui lèvera sa tête par inattention. En outre, la fetwa qui dit que celui qui lèvera volontairement sa tête avant l'imam ne devra pas s'incliner pour refaire ar-roukou‘ ou as-soujoud avec celui-ci fait l’unanimité, donc elle restreint la portée des deux hadiths. Lorsque l’imam est impur Quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Pendant un voyage, certains habitants de Khorasan ou d’une certaine région montagneuse ont fait toutes leurs prières derrière un homme qui les a accompagnés. En arrivant à la ville d’al-Koufa, ils se sont rendu compte qu’ils ont prié derrière un juif. Est-ce qu’ils devront refaire leurs prières?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Ils n’ont pas besoin de refaire leurs prières.»[572][572] Quelqu’un a dit à l’Imam al-Baqir (a.s): «Si, à la fin d’une prière collective, ceux qui ont prié derrière l’imam se rendent compte que celui-ci n’était pas en état de pureté, devront-ils refaire leur prière?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Leur prière est correcte et il n’ont pas besoin de la refaire. Par contre, [l’imam] doit la refaire, mais il n’est pas obligé de les informer.»[573][573] Les jurisconsultes ont tous pris en considération ces deux hadiths - Si quelqu’un fait la prière derrière un imam tout en étant sûr que celui-ci ne remplit pas les conditions requises pour pouvoir diriger une prière collective, sa prière sera incorrecte. Et si quelqu’un fait la prière derrière un imam en croyant que celui-ci remplit toutes les conditions requises, sa prière sera correcte. C’est pour cela que les jurisconsultes ont dit que si l’imam se rend compte qu’il était impur pendant la prière, il ne sera pas obligé d’informer ceux qui ont prié derrière lui, car même s’il les informe, ils ne seront pas obligés de refaire la prière, c’est seulement lui qui devra refaire. L’imitation d’un imam qui se croit moujtahid Si quelqu’un imite un imam qui se croit moujtahid tout en étant sûr qu’il ne l’est pas, sa prière sera incorrecte, à moins qu’elle ne soit faite comme il se doit. Cet avis concerne aussi celui qui ignore que la prière derrière un tel imam ne peut pas être correcte (que son ignorance soit dûe à la négligence ou pas), car la correction ou l’incorrection des actes font partie des préceptes que les jurisconsultes appellent al-ahkam al-wadh‘iya et qui concernent tout le monde (les personnes majeures, les enfants, les fous, ceux qui sont sains d’esprit…). La seule différence est que, en cas de désobéissance, certains mériteront d’être punis (comme l’homme sain d’esprit…) et les autres non (comme l’enfant, le fou…).
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