LE FIQH DE L'IMAM AS-SADIQ VOLUME NUMÉRO 1En s’appuyant sur les textes islamiques (les hadiths et les versets) ainsi que sur la raison, les jurisconsultes ont établi plusieurs règles dont la règle al-faragh et la règle at-tajawouz qui ont été déduites du hadith que nous venons de citer. La règle al-faragh et la règle at-tajawouz s’appliquent au moment du doute. On applique la première règle lorsqu’on doute d’avoir fait correctement une chose après avoir entamé une autre (par exemple, lorsqu’on doute d’avoir fait correctement al-woudho’ après avoir commencé de faire la prière). Cette règle est admise par tous les jurisconsultes, et elle s’applique dans tous les domaines du fiqh (la prière, le jeûne, le pèlerinage, la vente, la location…). Quant à la règle at-tajawouz, on l’applique lorsqu’on doute d’avoir fait une partie d’un acte avant de terminer celui-ci. Par exemple, lorsqu’on doute d’avoir lavé les mains au moment même où on fait al-woudho’, ou lorsqu’on doute d’avoir récité la sourate avant de faire at-taslim. En s’appuyant sur le hadith précédent (celui qui a été rapporté par Zourara), les jurisconsultes ont tous dit que la règle at-tajawouz s’applique pendant la prière. Et en s’appuyant sur le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si tu doutes au moment où tu fais les ablutions d’avoir lavé tes mains, alors lave-les, et refais tout ce dont tu doutes.»[166][166] Question: La règle at-tajawouz s’applique-t-elle pendant al-ghosl (les ablutions majeures) et at-tayammoum? Réponse: Les avis des jurisconsultes divergent sur ce point. Certains ont dit que la règle at-tajawouz ne s’applique pas pendant al-ghosl et at-tayammoum. D’autres ont dit qu’elle s’applique pendant ces derniers. Et nous, nous approuvons ce dernier avis, car al-ghosl et at-tayammoum sont concernés par le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si quelqu’un doute d’une chose après avoir entamé une autre, il ne devra pas tenir compte de son doute.» Et si les jurisconsultes ont exclu al-woudho’ de cette règle, c’est à cause du hadith précédent. Celui qui est en état de doute - Si quelqu’un est sûr d’avoir fait les ablutions, mais il hésite à croire qu’il a gardé al-woudho’ (car il croit qu’il a eu al-hadath après les ablutions), alors il ne devra pas tenir compte de sont doute, c’est-à -dire il n’aura pas besoin de refaire les ablutions. Il y a deux preuves pour cela: le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Tu ne dois pas enlever la certitude avec le doute.» [167][167] et al-ijma‘. - Si quelqu’un est sûr d’avoir eu al-hadath, mais il hésite à croire qu’il est toujours en état d’al-hadath (car il pense qu’il a fait les ablutions après avoir eu al-hadath), alors il devra faire les ablutions. Il y a deux preuves pour cela: le hadith que nous venons de citer et al-ijma‘. - Supposons que quelqu’un n’a pas fait les ablutions après avoir douté de son woudho’, et par oubli, il a fait la prière dans cet état-là ; alors il devra refaire la prière, car celle qu’il a faite sera considérée comme une prière faite sans woudho’. - Si quelqu’un ne doute de son woudho’ qu’après avoir fait la prière (c’est-à -dire avant de faire la prière. Il ne doutait pas de son woudho’, mais après avoir fait la prière, il doute de l’avoir faite avec al-woudho’), alors, conformément à la règle al-faragh, sa prière sera considérée comme correcte, mais il devra faire les ablutions pour les prières suivantes car, selon la règle al-istishab, si quelqu’un doute d’avoir enlevé al-hadath, il devra se considérer comme mouhdith.[168][168]
|