LE FIQH DE L'IMAM AS-SADIQ VOLUME NUMÉRO 1



- Si quelqu’un rate la prière de l’Aïd (c’est-à-dire il n’a pas pu participer à la prière collective), il n’aura pas besoin de la compenser. La preuve pour cela, est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si quelqu’un n’arrive pas à participer à la prière collective de l’Aïd [et fait la prière tout seul], sa prière ne sera pas acceptée, et il ne sera pas obligé de la compenser.»[520][520]

- Si quelqu’un manque une prière obligatoire pendant le voyage, il devra la compenser avec une prière écourtée, même s’il se retrouve dans son lieu de résidence au moment de la compensation. Et s’il manque une prière obligatoire dans son lieu de résidence, il devra la compenser avec une prière complète même s’il est en voyage. La preuve pour cela, est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si quelqu’un manque une prière, il devra la compenser [avec une prière] pareille à celle qu’il a manquée.»[521][521] et le hadith où il a dit: «Compense ce que tu as manqué en faisant la même chose que ce que tu as manqué…Si [quelqu’un] se retrouve dans son lieu de résidence, il devra compenser [la prière qu’il a manquée pendant le voyage] en faisant une prière pareille à celle qu’il devait faire pendant le voyage; et s’il est en voyage, il devra compenser [la prière qu’il a manquée dans son lieu de résidence], en faisant une prière pareille à celle qu’il devait faire chez lui.»[522][522]

Question: Si quelqu’un était en voyage au début du moment de la prière, et il est arrivé chez lui à la fin du moment de la prière, devra-t-il faire une prière complète ou bien une prière écourtée? Et s’il était chez lui au début du moment de la prière, et il s’est retrouvé loin de son lieu de résidence (c’est-à-dire il était en voyage) à la fin du moment de la prière, devra-t-il faire une prière complète ou bien une prière écourtée?

Réponse: Dans les deux cas, il devra compenser la prière manquée avec une prière pareille à celle qu’il devait faire au début du moment de la prière. C’est-à-dire s’il devait faire une prière complète (c’est-à-dire quatre raka‘at) en ce moment-là, il devra compenser la prière manquée en faisant une prière complète; et s’il devait faire une prière écourtée (c’est-à-dire deux raka‘at), il devra compenser la prière manquée en faisant une prière écourtée. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si quelqu’un oublie de faire [une prière qui se fait en] quatre raka‘at, il devra la compenser en faisant quatre raka‘at, qu’il soit en voyage ou dans son lieu de résidence. Et s'il oublie de faire [une prière qui se fait en] deux raka‘at, il devra la compenser en faisant deux raka‘at, qu’il soit en voyage ou dans son lieu de résidence.»[523][523]

- Si quelqu’un a assez de temps pour compenser la prière manquée et faire la prière du moment présent, il devra commencer par la prière manquée. Et s’il ne reste pas assez de temps pour les faire toutes les deux, il devra commencer par la prière du moment présent, ensuite il compensera la prière manquée. En cela, les jurisconsultes sont tous d’un même avis.

Question: Si quelqu’un manque une prière, devra-t-il la compenser au moment même où il se rendra compte qu’il l’a manquée?

Réponse: La plupart des jurisconsultes ont dit qu’il ne sera pas obligé de la compenser dans l’immédiat, c’est-à-dire il pourra la compenser quand il voudra, car, selon eux, l’ordre ne sous-entend pas que son exécution doit être dans l’immédiat, et selon la règle al-bara’a, lorsqu'on n'est pas sûr qu’il est obligatoire de compenser dans l’immédiat une prière manquée, on pourra la compenser quand on voudra.

A propos de cet avis, l’auteur d’al-jawahir a dit: «Il jouit d’une réputation chez les jurisconsultes de l’époque récente. Et selon l’auteur de l’ouvrage intitulé adh-dhikra, il est également réputé chez les anciens jurisconsultes. Et selon l’auteur de l’ouvrage intitulé al-masabih, cet avis jouit d’une réputation tant chez les anciens jurisconsultes que chez ceux de l’époque récente.»[524][524]

Dans misbah al-faqih cheikh al-Hamedani a dit: «L’avis selon lequel il n’est pas obligatoire de compenser dans l’immédiat la prière manquée est plus juste. Vraisemblablement, cet avis qui jouissait d’une réputation chez les jurisconsultes de l’époque récente était le plus célèbre chez les anciens jurisconsultes, même si certains ont prétendu que l’avis selon lequel la prière manquée doit être compensée dans l’immédiat était le plus célèbre chez eux. Quoi qu’il en soit, on devra opter pour l’avis des jurisconsultes de l’époque récente, car l’avis dont la réputation est plus récente est plus convaincant.»[525][525]

Si cheikh al-Hamedani a dit que l’avis dont la réputation est plus récente est plus convaincant, c’est parce que les connaissances des jurisconsultes de l’époque récente sont plus vastes que celles de leurs illustres prédécesseurs. En effet, les premiers connaissent tous les avis des anciens jurisconsultes, et connaissent toutes les nouvelles fetwas et les nouvelles théories.



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